Je connais les lois de la République. J'ai une vie sociale et syndicale très engagée : pendant plus de soixante ans, les syndicalistes se sont battus pour édifier des règles permettant le dialogue entre la direction et les salariés. Nous ne disons pas « jamais », mais au nom de quoi devrions-nous renoncer à appliquer ces règles sociales ? Les partenaires sociaux ont des instances privilégiées qui permettent le dialogue : utilisons-les ! La porte sera toujours ouverte à d'autres solutions, en cas d'échec. Mais nous voulons d'abord donner sa chance au dialogue social. Vous faîtes les lois de la République : elles ne privilégient pas la rencontre tripartite par rapport à la réglementation sociale.
Notre image dégradée me chagrine, notamment à Montpellier dont Sanofi est un fleuron. Il s'agit d'un malentendu, car Montpellier restera un site de développement international extrêmement important pour nous. Notre tort est peut-être de ne pas avoir répondu à la médiatisation... Il est vrai que nous n'avons répondu ni aux injonctions gouvernementales, ni aux fausses annonces sur le nombre de licenciements : 900, 1 300, 1400 ? J'ai lu un peu n'importe quoi dans la presse et n'ai pas voulu alimenter la polémique. Nous avons voulu gérer de façon responsable notre projet d'adaptation, avec le souci de ne pas provoquer les partenaires sociaux. Eux-mêmes ont senti qu'ils avaient une possibilité de donner un écho plus politique que syndical au débat. Aujourd'hui, ils se retrouvent, toutes proportions gardées eu égard à la situation financière de Sanofi, dans la situation d'autres partenaires sociaux, et c'est à nous, la direction, de les accueillir, car ils ont le sentiment d'avoir été abandonnés.
Tout cela n'est pas bon pour notre image. J'ai connu les années Dehecq, lorsque nous étions presque portés au pinacle : après l'excès dans la louange, je connais aujourd'hui l'excès dans le blâme. Mais j'ai bon espoir que nous arrivions à un dialogue.