Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.
Le département de l’Aveyron, comme beaucoup d’autres en France, se trouve confronté au non-remplacement des médecins généralistes.
Vaste territoire rural à faible densité démographique, l’Aveyron a, heureusement, une autre particularité, considérée injustement par certains comme une aberration : il héberge cinq hôpitaux généraux, dits « de proximité », avec l’ensemble des services MCO, médecine, chirurgie et obstétrique.
Ce maillage hospitalier a été préservé après de longues luttes des populations concernées. Cependant, tout cela reste extrêmement fragile.
Ces hôpitaux sont en effet confrontés à une démographie médicale désastreuse et à une situation financière non maîtrisable en raison de l’application de la T2A, la tarification à l’activité, totalement inadaptée à ces petites structures.
Le Président de la République s’est engagé à assurer l’égalité d’accès aux soins pour tous nos concitoyens sur l’ensemble du territoire.
Des critères de temps d’accès aux soins de premier recours ont notamment été mis en place. Vous avez pris ce problème à bras-le-corps, après les années de laxisme et de laisser-faire du précédent gouvernement.
Les populations reprennent espoir et sont conscientes de la situation catastrophique dont vous avez hérité. Il convient de ne pas les décevoir.
Vous avez annoncé un pacte « territoire-santé » comportant une série de mesures pour le court et le moyen terme. Celles-ci reposent, s’agissant de l’installation en zone rurale, non pas sur la contrainte, mais sur l’incitation financière.
Permettez-moi de faire remarquer que de nombreuses collectivités – départements, régions, communes, intercommunalités – se sont engagées dans cette voie depuis des années, sans grand succès.
Madame la ministre, il existe encore, sur nos territoires, des petits hôpitaux en capacité, dans le très court terme, de faire face à la carence de la médecine dite « libérale », si tant est qu’on leur en donne les moyens.
Pouvez-vous me préciser quel rôle vous comptez assigner à l’hôpital public dans cette période délicate que nous connaissons et qui ne peut malheureusement que s’aggraver sans mesures exceptionnelles et ambitieuses ?
Votre réponse est attendue avec impatience par tous nos concitoyens qui, depuis trop longtemps, se sentent délaissés, ainsi que par les élus, quotidiennement confrontés à ces problèmes. §