Ma question s'adresse à M. le ministre chargé des affaires européennes.
La crise syrienne est dans son vingt et unième mois. Le pays est complètement dévasté par la répression sanglante contre les insurgés, qui a fait plus de 40 000 morts et un nombre incalculable de blessés, disparus, prisonniers, essentiellement civils.
La brutalité de la répression du régime syrien a nourri le radicalisme religieux des insurgés.
Or la Syrie est la clef de voûte du Moyen-Orient. Si elle se désagrège, la remise en question de ses frontières pourrait déstabiliser toute la zone.
Près de 400 000 syriens sont réfugiés, dont plus de 100 000 au Liban. Il s’agit d’une charge de plus en plus lourde pour les pays d’accueil.
Des efforts diplomatiques sont déployés pour venir en aide aux populations syriennes. Toutefois, le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas pris de résolution en raison du veto de la Chine et de la Russie.
L’action de M. Lakhdar Brahimi, le médiateur international de l’ONU et de la Ligue arabe, n’a pas donné le résultat escompté. La seule note d’espoir est venue de la conférence de Doha, laquelle s’est tenue il y a un mois au Qatar et rassemblait plus de cent pays et organisations, où a été formée la « coalition nationale syrienne », dont l’intitulé témoigne de la responsabilité démocratique du peuple syrien.
La réunion de Marrakech du 12 décembre dernier se situe dans le prolongement de l’engagement de la communauté internationale en faveur de cette coalition.
Dans ce contexte de crise internationale aiguë, monsieur le ministre, je souhaite vous faire part de mes interrogations.
Comment la France envisage-t-elle la transition politique, le départ de Bachar El Assad et la mise en place d’un nouveau régime politique en Syrie ? Selon vous, une transition négociée est-elle envisageable ?
Quel effort de soutien aux populations civiles dans les zones libérées la France a-t-elle engagé ?
Le 11 novembre dernier, la conférence de Doha a permis la création d’une coalition de l’opposition syrienne, considérée comme seul représentant légitime du peuple syrien. Comment la France peut-elle aider cette coalition à se structurer ? Pourra-t-elle la reconnaître comme le seul représentant du peuple syrien, comme le gouvernement légitime de la Syrie ?
Comment voyez-vous, dans les semaines à venir, les répercussions des troubles sur la situation au Liban ? La sécurité de ce pays n’est-elle pas de plus en plus menacée ? Le Hezbollah ne risque-t-il pas de jouer la déstabilisation du Liban ?
Pouvez-vous nous dire ce que la France est prête à faire, notamment dans les pays voisins, si la situation continue à se dégrader afin de protéger ou d’évacuer nos compatriotes ?
S’agissant de l’embargo sur les armes, la France maintient-elle sa position ? Je vous remercie. §