Je tiens à le redire pour que tout soit clair, le 1er septembre dernier, j’ai diligenté une mission, confiée à M. Auzannet, pour évaluer les coûts réels du Grand Paris Express. Il s’avère que ces derniers ont été effectivement sous-évalués, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, en raison de la dérive monétaire, les euros 2008 n’ont nécessairement pas la même valeur que les euros 2012.
Deuxièmement, le coût complet de la ligne orange n’a pas été correctement évalué.
Troisièmement, le prix des interconnexions au réseau de transport existant ne figurait, malheureusement, ni dans le budget des opérateurs existants ni dans celui du Grand Paris Express.
Quatrièmement, enfin, une actualisation était nécessaire compte tenu des évolutions apportées au projet de certaines gares auxquelles tenaient beaucoup les élus locaux.
Voilà la réalité ! Vous l’avez dit, la différence est de 10 milliards d’euros. Je voudrais faire un rappel à destination de ceux qui pourraient mettre en cause la volonté du Gouvernement de ne pas mener à bien le projet tel qu’il avait été prévu, c’est-à-dire à l’échéance de 2026 : pour tout mettre en ordre de marche, il faudrait donc non seulement trouver 10 milliards d’euros supplémentaires, mais aussi et surtout réaliser 18 kilomètres de métro par an, ce qui, dans l’histoire, ne s’est jamais fait dans aucun chantier de par le monde.
Les objectifs annoncés à ce sujet sur le nombre de tunneliers disponibles et la maîtrise d’ouvrage étaient tout simplement intenables. Mieux vaut le dire clairement. Mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je veux rassurer tout le monde, vous, bien sûr, ainsi que les élus locaux et les dizaines de milliers de citoyens franciliens qui ont participé au débat public : le projet se fera.