Il me semble que les termes de conseiller départemental et de conseiller général, s'ils recouvrent les mêmes fonctions, renvoient à des approches différentes.
En effet, pendant les onze années au cours desquelles j'ai exercé le mandat de conseillère générale, j'ai expliqué à mes électeurs que les attributions d'un conseiller général ne devaient pas se limiter à la seule défense des intérêts du canton dont il est issu, même s'il y prête évidemment une attention particulière, mais qu'il doit aussi oeuvrer à la définition des politiques au niveau départemental, en matière sociale tels que l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) ou le revenu minimum d'insertion (RMI) ou en matière économique.
Ainsi, le conseil général de la Corrèze a-t-il mis en oeuvre une politique économique, centrée sur les grands axes routiers afin d'accueillir sur des plateformes des activités tant locales que d'origine extra-départementale.
Il faut donc faire progresser l'idée que les conseillers départementaux n'auront pas à défendre que les seuls intérêts du territoire dont ils sont les élus, mais aussi à participer à la définition de la politique départementale dans son ensemble.
J'y vois des aspects positifs car ayant aussi siégé au conseil régional du Limousin, où j'ai apprécié la politique menée par Robert Savy qui était guidée par ce précepte : « ce sont les territoires les plus fragiles qui ont besoin de notre aide et nous devons avoir des politiques spécifiques pour ces territoires ».
Ce volontarisme politique a permis notamment d'intégrer le plateau de Millevaches au sein d'un parc naturel régional et d'accroître son dynamisme économique et démographique.
Une politique départementale bien menée doit tenir compte à la fois des besoins des populations les plus nombreuses, situées dans les villes, et des besoins des zones rurales, plus fragiles. Pour cela, il faut sensibiliser les urbains aux difficultés des territoires ruraux, et les ruraux aux problèmes des territoires urbains, et en particulier des quartiers difficiles.