Heureusement, il restait encore quelques forces disponibles à Dakar, à Ndjamena et en Côte d’Ivoire. Bienvenue est l’arrivée de matériels – ERC Sagaïe et hélicoptères Tigre – assurant à nos soldats une meilleure protection que les hélicoptères Gazelle.
Je dirai d'abord un mot sur les buts politiques de l’intervention. Le Président de la République en a défini trois : arrêter l’agression terroriste, sécuriser Bamako et permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale. « La France, a-t-il ajouté, n’a pas vocation à rester au Mali. Son but est de préparer la venue d’une force africaine, encadrée et soutenue par la communauté internationale, afin qu’il y ait au Mali des autorités légitimes, un processus électoral et plus de terroristes quand nous partirons. »
Constatons cependant que, pour le moment, la France se trouve seule en ligne avec ce qui reste des forces armées maliennes combattantes. C’est une réalité. C’est dans des moments comme celui-ci que se révèle la réalité sur la base de laquelle les politiques doivent être construites.
Les troupes de la CEDEAO mettront un certain temps pour monter en ligne. Cela dépendra beaucoup des moyens logistiques disponibles ou mis à disposition par nos alliés. Une partie de ces forces sera peu opérationnelle. La majorité d’entre elles seront plus des forces de maintien de la paix que des forces d’intervention proprement dites. On peut espérer que certains pays comme le Tchad, le Niger ou la Mauritanie pourront fournir des forces aguerries.
Sans être « aux abonnés absents », nos partenaires européens manifestent peu d’empressement à se joindre à nous. Là encore, c’est à l’aune des réalités qu’on mesurera la pertinence des discours sur la « défense européenne ». Espérons que le Conseil des ministres des affaires étrangères européen, qui devrait se réunir demain, démentira le constat fait par un membre du Gouvernement d’« une mobilisation un peu minimale de l’Union européenne » et « certaines absences regrettables ».