Outre la résolution 2085 du Conseil de sécurité, sans parler des résolutions qui l’ont précédée, notre intervention se fonde sur l’article 51 de la charte des Nations unies, qui explicite le droit à la légitime défense : si le gouvernement d’un pays membre des Nations unies demande au gouvernement d’un autre État membre d’intervenir pour le défendre, cette intervention est légitime.
Sans vous révéler de grands secrets, je puis vous dire que M. Ban Ki-moon a pris la peine de m’appeler et nous avons eu une longue conversation téléphonique. Le secrétaire général des Nations unies a, je reprends ses termes, félicité la France pour sa gestion de la situation, parlant même de « feu vert », ce qui, vous en conviendrez, ne saurait être la marque d’un défaut de légalité internationale.
M. Labbé a par ailleurs souligné, à juste titre, l’importance du rôle joué par les collectivités locales et des liens noués par certaines d’entre elles avec le Mali. À l’avenir, en particulier en matière de développement, nous devrons nous appuyer sur l’effort des collectivités qui connaissent bien les réalités et qui savent à quel point nous avons besoin d’être aux côtés de nos amis maliens.
M. Husson nous a, lui aussi, apporté son entier soutien, et je l’en remercie. Il a souligné la vigilance nécessaire qu’exigeait le terrorisme, demandé un soutien européen accru, autant de points sur lesquels nous nous rejoignons tous.
M. Rebsamen a, comme tous ici, rendu hommage à nos soldats, avec une pensée particulière pour ceux qui sont morts pour la France, dont le lieutenant Boiteux et les membres de la DGSE qui ont perdu la vie.
Il a posé, avec beaucoup de force, la question de savoir ce qui se serait passé sans intervention. Nous sommes tous des responsables politiques et nous savons que la politique n’est pas le choix entre une solution extraordinairement bonne et une autre extraordinairement mauvaise. Si tel était le cas, la bonne décision s’imposerait d’elle-même.
Il fallait faire un choix ; ce choix comportait des risques. Néanmoins, l’absence de choix, qui aurait été un choix inverse, présentait pour les otages, pour le Mali, pour la région africaine, pour la France et pour l’Europe, un risque bien plus grand encore.