M. Plancade m'a sans doute laissé le soin de mettre de la malice dans mon propos... Notre opposition ne sera pas dirigée contre votre personne, mais contre la très forte ambiguïté que nous voyons dans votre nomination, justement parce que votre profil est comparable à celui de votre prédécesseur, qui a été violemment critiqué, à de très nombreuses reprises, sur les bancs de l'Assemblée par l'actuelle majorité. On ne peut pas décemment dire qu'après avoir dirigé pendant cinq années le cabinet de M. Jospin, Premier ministre de gauche, vous puissiez objectivement vous présenter comme quelqu'un d'impartial. Il y a des étapes qui marquent dans une carrière. Votre prédécesseur avait été directeur de cabinet d'un Premier ministre de droite. Puisqu'à chaque fois qu'un président d'entreprise publique de l'audiovisuel se présentait à nous, nous avons entendu : « Ça ne vous gêne pas d'avoir été désigné par le Président de la République ? », je vous pose justement cette question. Ce manque d'indépendance vous sera régulièrement rappelé.
Comme la gauche manque de créativité ! Il y a une contradiction profonde entre les engagements du candidat Hollande, qui garantissait une grande indépendance dans la désignation des personnalités dans l'audiovisuel, et cette nomination. Le Président de la République proposera d'abandonner ce pouvoir de nomination en vous le confiant... Or vous n'avez pas l'indépendance qu'il souhaitait.