Deuxième levier : les services et équipements publics, avec une attention particulière à la santé et à l'éducation. Voici nos préconisations en milieu rural :
- normaliser les temps d'accès maximum aux différents services publics et de santé ;
- ne pas modifier l'accès à un service public sans concertation avec les usagers ni coordination départementale préalables ;
- toujours préférer la logique de mutualisation à la logique de concentration, sans a priori sur les combinaisons possibles ;
- préserver le rôle structurant des villes moyennes et des bourgs pour l'accès aux services ;
- améliorer l'accès à la médecine en recourant à des mesures incitatives, aux maisons de santé, au salariat ou aux délégations de tâches, voire, si cela ne suffit pas, à des mesures coercitives ;
- poser le problème du nombre de pharmacies de garde ;
- garantir à tous un accès raisonnable aux urgences médicales ;
- ne pas fermer d'école dès lors qu'une hausse suffisante des effectifs est prévisible ;
- encourager l'ambition scolaire des familles en milieu rural ;
- relocaliser certains temps de formation en milieu rural ;
- favoriser l'implantation d'antennes universitaires pour faciliter l'accès des jeunes à l'enseignement supérieur.
Troisième levier : les réseaux physiques de communication, qui doivent être rapidement à la hauteur des exigences d'une économie moderne, sans attendre de miracles d'un hypothétique « tout Internet » - ce n'est pas pour demain - ; il faut ainsi :
- sanctuariser le financement de l'entretien, de l'amélioration et de la création des dessertes routières et ferroviaires dans une logique de long terme ;
- en toute hypothèse, préserver la desserte des villes moyennes et des bourgs-centres ;
- réduire la dépendance économique aux transports motorisés individuels.
Le quatrième facteur, essentiel, est un accès généralisé au haut, puis au très haut débit pour un développement sans entrave du télétravail, de la télémédecine, de la téléformation, de l'e-commerce, de l'e-administration et de tous les usages récréatifs et sociaux d'Internet. Les territoires où les opérateurs refusent d'investir devront bénéficier d'un soutien spécifique et significatif des pouvoirs publics.
Ces quatre facteurs réunis, particuliers et entreprises resteront ou s'installeront plus volontiers dans nos campagnes. Ainsi, les politiques ciblées, qu'elles concernent l'industrie, le commerce, les services privés, l'agriculture, le logement, le tourisme ou la culture, seront à la fois soutenables et efficaces.
Mes chers collègues, cet exposé est un très court résumé, et nous vous renvoyons au rapport écrit pour l'examen de détail des politiques que nous préconisons.
Notre objectif était que toutes les campagnes, à leur rythme, réalisent leur potentiel de développement, en misant sur leurs atouts respectifs. Il ne doit pas y avoir de territoire sans projets. Puisse notre travail y contribuer.