Je partage globalement votre approche : c'est une question politique et d'opinion publique. Il faudra faire beaucoup de pédagogie car nous avons affaire à des passions difficiles à raisonner.
En premier lieu, il y a une incertitude scientifique réelle sur nos réserves. Il faudrait lever cette ambigüité.
Le Parlement européen a récemment adopté plusieurs résolutions au sujet du gaz de schiste. Je vous suggère d'entendre le rapporteur polonais de ces résolutions, qui est francophone.
Je partage vos orientations s'agissant du code minier. Les retombées économiques sont un facteur d'acceptabilité sociale. On le voit dans le cas de l'éolien. C'est ce qui s'est produit aussi lors de l'implantation des centrales nucléaires, qui ont généré une manne pour les collectivités. Il est hors de question d'aller jusqu'à modifier le droit du sous-sol pour le rapprocher du droit américain, mais il faut qu'il y ait des retombées économiques locales.
On sait que le méthane pollue davantage que le CO2, mais il n'a pas été retenu dans les discussions internationales sur le protocole de Kyoto à cause de l'opposition de la Chine et de l'Inde. Les principales sources d'émission de méthane sont les rizières non cultivées et les bovins.
L'argument économique est déterminant mais, d'après mon expérience, il n'est pas de nature à convaincre les opposants. Il faudra être très attentif à la pédagogie.