Intervention de Henri Tandonnet

Réunion du 19 février 2013 à 14h30
Débat sur les nouveaux défis du monde rural

Photo de Henri TandonnetHenri Tandonnet :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, les questions rurales trouvent un écho particulier au Sénat, car notre chambre est naturellement très attachée aux territoires et à leur développement.

J’aimerais saluer ici le travail de nos collègues Renée Nicoux et Gérard Bailly, dont le rapport d’information sur l’avenir des campagnes fera référence en termes de nouveaux défis du monde rural.

Je regrette que le Gouvernement ne nous donne pas l’occasion d’être entendus par Mme la ministre de l’égalité des territoires.Les défis ruraux reposent sur cette problématique centrale.

Je ne reviendrai donc pas sur les défis que constituent les déserts médicaux, la valorisation du bâti existant ou encore l’accessibilité et les transports. Il me semble cependant indispensable, en matière d’égalité des territoires, d’insister sur deux points.

Premier point : la ruralité reste une réelle alternative à la métropolisation galopante. Les petites et moyennes villes sont essentielles au développement des campagnes environnantes mais aussi de véritables bassins de vie. L’exemple réussi de l’implantation de l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen dans le Lot-et-Garonne, avec ses 6 000 élèves par an, dans un campus performant et moderne, a dynamisé le territoire en renforçant la présence étudiante et en créant des emplois. Évitons d’amplifier un phénomène de concentration déjà excessif. Pourquoi ne pas diriger vers les villes moyennes et les territoires ruraux les emplois contraints administratifs et tertiaires rendus possibles par les nouvelles technologies qui effacent les distances ?

Cela m’amène à mon second point : la cohésion du territoire, son accessibilité et sa valorisation ne se feront pas sans l’essor du numérique. Le défi de la couverture numérique est un vrai motif d’inquiétude tant au niveau national qu’à l’échelle de mon département.

Un territoire rural peut bénéficier d’un réel développement et présenter une forte attractivité si sa couverture numérique est satisfaisante ; dans le cas inverse, il connaîtra un déclin inexorable.

À ce titre, je regrette que le FANT, le Fonds d'aménagement numérique des territoires, demeure à ce jour une « coquille vide ». La proposition de loi de mon collègue centriste Hervé Maurey aurait pourtant aidé à dégager des recettes permettant au Gouvernement d’abonder ce fonds.

Il est urgent de prendre des engagements sur la véritable mise en place d’un « haut débit pour tous ». Cela ne se fera pas sans une recette dédiée au déploiement de la fibre optique dans les territoires ruraux. Une taxe indolore sur le prix des consommations électroniques serait une réponse adaptée.

Pourquoi toujours ces mêmes réticences d’hier et d’aujourd’hui sur le sujet ?

Les points que je viens d’évoquer témoignent d’un monde rural qui s’est profondément métamorphosé au cours de ces quinze dernières années ! Bien sûr, demeurent des questions structurantes pour nos territoires ruraux liées aux défis agricoles.

À l’heure actuelle, la redéfinition de la PAC, la politique agricole commune, constitue l’enjeu essentiel pour nos agriculteurs. Après l’accord du 8 février dernier pour un budget PAC de 362 milliards d’euros, soit une baisse de 13, 7% par rapport à l’exercice précédent, …

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion