Nous avons pu nous en rendre compte sur place, à l’occasion d’un déplacement d’une délégation de la commission des affaires étrangères du Sénat.
Cependant, il faut anticiper et traiter tous les autres dossiers. La « boule de cristal » universelle n’existe pas, mais cela ne discrédite pas la démarche d’anticipation, qui demeure absolument indispensable pour dégager les tendances et offrir une aide à la décision.
Monsieur le ministre, la situation a-t-elle changé par rapport à l’époque où personne n’avait vraiment prévu les attentats du 11 septembre 2001 ou l’effondrement de l’URSS ? Je crois que vous voulez renforcer, au sein du Quai d’Orsay, les moyens d’un centre d’analyse, de prospective et de stratégie ; nous nous en félicitons, car cela nous paraît plus que nécessaire.
Permettez-moi d’ajouter quelques mots, cette fois en tant que sénateur des Français établis hors de France.
J’attire votre attention sur le projet de loi sur la réforme de la représentation des Français de l’étranger qui sera présenté demain en conseil des ministres. Ce texte a provoqué, avant même d’être connu dans le détail, une levée de boucliers parmi les membres de l’Assemblée des Français de l’étranger, tant de droite que de gauche.
Cela s’explique par le fait qu’ils ont assimilé cette réforme à une suppression de leur assemblée. L’élargissement du collège élisant les sénateurs est une bonne chose : nous le réclamions depuis longtemps dans cette maison ; en revanche, la forte diminution prévue du nombre des membres de l’AFE inquiète ces derniers.
Pour que cette réforme, au demeurant justifiée, soit acceptable par tous et puisse être votée à une large majorité au Sénat, il sera nécessaire, après consultation, de faire un geste politique. Nous en parlerons avec votre cabinet.
L’organisation et le fonctionnement de cette assemblée, de même que ceux des conseils consulaires, peuvent très bien respecter la condition posée par le Premier ministre : procéder à une réforme à budget constant. Nous avons réalisé un budget prévisionnel faisant même apparaître une économie de 230 000 euros. J’ai bon espoir que nous arriverons à trouver des solutions.
En tant que Viennois d’adoption, je terminerai en paraphrasant à mon tour Sigmund Freud : j’ai cherché, sinon à vous permettre de voir clair, du moins à vous montrer clairement les obscurités qui nous attendent. §