Intervention de Marc Norguez

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 20 février 2013 : 3ème réunion
Distribution de la presse — Audition de Mm. Marc Norguez secrétaire général et laurent joseph délégué syndical de presstalis au syndicat général du livre et de la communication écrite sglce-cgt

Marc Norguez, secrétaire général du Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) :

Nous avons rencontré M. Redding lundi dernier. Nous lui avons tenu le même discours qu'aujourd'hui et exprimé la même volonté constructive. Nous avons rappelé notre position sur les licenciements contraints, notamment compte-tenu de la charge de travail, et notre refus de la sous-traitance. Presstalis étant la colonne vertébrale du système de distribution, il ne faut pas l'amputer de ses activités.

Jusqu'à présent, les réformes qui nous étaient proposées étaient toujours accompagnées de plans sociaux : à la dizaine près, grâce aux reclassements, aux départs volontaires et anticipés, nous acceptions les chiffres de la direction. Nous nous battions pour que notre entreprise reste forte, au nom d'un système mis en place dans les années quarante et cinquante. Aujourd'hui, il s'agit de licenciements secs dans les secteurs d'exploitation et il est envisagé de sous-traiter des activités comme l'informatique et la comptabilité. C'est inacceptable !

Nous avons accepté la logique industrielle et logistique sur le plan national : il n'y aura plus de dépôts par département, mais des plateformes régionales accueillant la totalité des publications et à partir desquelles s'effectuera la redistribution. La charge de travail n'est pas sous-traitée ; elle est réorganisée et déplacée.

Nous allons jouer notre rôle d'organisation syndicale pour convaincre les salariés et pour éviter les licenciements. Compte-tenu de la pyramide des âges, nous devrions éviter la « casse sociale ».

Il nous reste un noyau dur : la structure parisienne. Il y a encore dix-huit mois, le travail s'organisait autour de quatre centres de traitement. Il en reste aujourd'hui trois. Nous aurions bien aimé, avoir deux ans devant nous pour traiter de l'avenir de la distribution. Mais depuis dix ans, nous connaissons des restructurations en rafales. Le financement des plans sociaux des années passées met à mal la trésorerie de l'entreprise.

Si des mesures sociales peuvent être envisagées, c'est une bonne chose. Nous ne demandons ni hausses des salaires, ni embauches, mais la simple conservation des emplois.

Il nous est reproché d'être déficitaires, mais nous l'avons toujours été. En 2002, le déficit s'élevait à 32 millions d'euros. Aujourd'hui, il s'élève à 12 millions d'euros : 12 millions de trop, certes, mais la presse a toujours été en déficit : l'aide à la presse via la Poste s'élève à 200 millions d'euros, l'aide au portage - qui ne fait pas gagner de lecteurs, mais de l'argent à certains titres de presse quotidienne régionale -, représente 55 à 60 millions d'euros. Et l'aide au numéro augmente de 23 millions d'euros cette année... Le déficit de 12 millions est donc regrettable, mais doit être relativisé.

J'ai lu dans la presse que le syndicat de la presse quotidienne nationale conteste les travaux de la Cour des comptes. Or, en lisant le rapport du député Michel Françaix, nous nous apercevons que c'est l'aide de l'État qui finance les études commandées à des cabinets privés par la presse quotidienne nationale pour se moderniser. Autant d'anomalies auxquelles nous sommes attentifs...

Nous sommes de bonne volonté et optimistes quant à la mission du médiateur ; nous attendons la reprise des discussions.

Nous avons accepté la logique de la réforme en province. A Paris, nous acceptons la même logique : refus de la sous-traitance, un minimum de centres de traitement pour garantir l'existence de Presstalis. Dans ces conditions, nous pourrions nous mettre d'accord sur une organisation qui permette de sortir du conflit. Tout le monde le souhaite, notamment les salariés qui sont sous pression depuis des mois.

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