Intervention de Jean-René Buisson

Commission des affaires économiques — Réunion du 20 février 2013 : 1ère réunion
Traçabilité dans la chaîne de fabrication et de distribution des produits alimentaires — Audition de M. Jean-René Buisson président de l'association nationale des industries alimentaires ania

Jean-René Buisson, président de l'association nationale des industries alimentaires (ANIA) :

Vous venez d'aborder plusieurs sujets différents.

En premier lieu, l'alimentation OGM des animaux est effectivement un enjeu essentiel. J'illustre mon propos en évoquant le thème des farines animales. Je précise que nous ne sommes pas favorables au retour des farines animales. Il convient cependant de rappeler, par exemple, que les poissons d'élevage sont aujourd'hui nourris avec du soja OGM et on nous dit qu'il faudrait 7 kg de poissons pour en produire un seul sans alimentation OGM. Il convient, à notre sens, de trouver dans ce domaine des solutions à la fois efficaces et qui ne soulèvent pas d'inquiétudes en termes de santé publique.

Ensuite, nos résultats à l'exportation ne sont effectivement pas si brillants qu'il n'y parait. Les excédents de l'agroalimentaire se concentrent, en effet, sur les boissons alcoolisées et les produits frais comme le fromage, les autres secteurs étant, dans l'ensemble, déficitaires. Paradoxalement, parmi les entreprises qui bénéficient d'une image et d'une réputation internationale de grande qualité figurent un certain nombre de PME qui ne disposent parfois même pas d'un salarié en charge de l'exportation. Il est donc urgent de mieux organiser nos entreprises pour favoriser leur potentiel à l'exportation.

En troisième lieu, nous sommes attentifs à l'agriculture qui constitue la filière en amont de la nôtre. Il est vrai que la spéculation sur les matières premières entraîne des arbitrages sur le marché agricole et des choix de structures qui ne sont pas favorables à la satisfaction de nos besoins. Même si le sujet est rarement abordé car il n'est pas « politiquement correct », il nous semble que l'agriculture gagnerait à s'organiser différemment afin de mieux s'adapter aux besoins de notre pays.

Nous nous demandons également si les grandes manifestations alimentaires comme le Salon international de l'agroalimentaire (SIAL) ne devraient pas être plus systématiquement organisées à l'étranger pour favoriser nos exportations.

Enfin, les consommateurs souhaitent de façon très légitime savoir ce qu'ils mangent et je signale que nous sommes très actifs en matière d'étiquetage environnemental : la moitié du total des entreprises volontaires pour participer à l'expérimentation conduite par le ministère en charge de l'environnement appartiennent à la filière agroalimentaire. En ce qui concerne l'affichage d'origine, nous allons faire en sorte que des actions rapides et pragmatiques puissent être conduites au niveau de l'Union européenne.

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