Qu’avez-vous à dire à ces familles qui ne toucheront pas leur salaire à cause d’un combat qui n’est pas le leur ? Qu’avez-vous à dire à ces ouvriers qui se voient intimidés quotidiennement dans leur travail ? Qu’avez-vous à dire aux pères de famille qui se sont fait un jour séquestrer parce qu’ils ont eu la mauvaise idée de devenir patrons d’usine ?
Nous avons, mes chers collègues, une responsabilité vis-à-vis des Français ! Et notre rôle n’est pas d’excuser, pour des raisons idéologiques et clientélistes, ce qui ne doit pas l’être.
La date que vous avez choisie pour délimiter le contour de cette amnistie est, à cet égard, très éloquente dans la mesure où il s’agit d’actes commis avant le 6 mai 2012. En somme, qu’il ne vienne pas l’idée à des militants de profiter de cette proposition de loi pour aller semer le désordre sous François Hollande ! Elle ne concerne que les militants « résistants » qui chahutaient la présidence de Nicolas Sarkozy !
Peut-être espérez-vous, avec cette date, tenir les syndicats par la promesse de l’amnistie pendant le mandat de François Hollande. Mes chers collègues, quelles que soient vos motivations, nous ne pouvons pas envoyer ce signal aux Français !
D’ailleurs, nous ne pouvons pas non plus envoyer ce message au reste du monde ! Quel repreneur va vouloir se pencher sur les entreprises d’un pays qui amnistie les délits quand ils sont le fait du militantisme syndical ?