Intervention de Pierre Laurent

Réunion du 27 février 2013 à 14h30
Amnistie à l'occasion de mouvements sociaux — Vote sur l'ensemble

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Comme l’a dit Laurence Rossignol, c’est le cas des salariés de Continental, mais c’est aussi le cas de nombreux autres salariés que nous avons entendus ces jours-ci. Des femmes et des hommes se sont retrouvés traînés devant les tribunaux, soumis à des peines totalement disproportionnées ou menacés de condamnations très lourdes pour avoir écrit sur un mur au cours de manifestations contre la réforme des retraites. Ces salariés ont dû se plier au fichage ADN comme de vulgaires délinquants ou des criminels, ce qu’ils n’ont jamais été.

Aujourd’hui, nous faisons un acte de justice, qui va être perçu comme un acte de réparation par nombre de salariés, non seulement ceux qui sont directement concernés, mais aussi tous ceux qui aimeraient pouvoir faire valoir leur droit à l’expression syndicale sans avoir la peur au ventre. En effet, dans notre pays, beaucoup de salariés n’osent pas user de ce droit, pourtant constitutionnel, parce qu’ils ont peur de se retrouver dans une telle situation.

Par conséquent, l’acte législatif que nous commettons actuellement est extrêmement important, et je voudrais dire la fierté du groupe CRC d’avoir utilisé sa niche parlementaire à cet effet.

Je me félicite à mon tour du travail accompli, même si je sais que le débat devra se poursuivre à l’Assemblée nationale sur certains points, à nos yeux très importants, dont la portée a été réduite alors qu’ils auraient pu être maintenus en l’état dans le texte.

Cette proposition de loi a suscité de nombreux commentaires au cours des derniers jours. C’est pourquoi je me réjouis du résultat positif de ce vote aujourd’hui.

Cet acte sera compris comme une opposition à la criminalisation de l’action syndicale, et c’est un encouragement pour la majorité sénatoriale de gauche, et au-delà pour nous tous ici, à écouter les syndicalistes. En effet, comme la violence sociale continue, comme la crise est toujours là, beaucoup de syndicalistes cherchent à se faire entendre dans ce pays sans toujours y parvenir.

Le geste que nous faisons aujourd’hui doit nous encourager tous, pour ne pas aboutir à de telles situations, à écouter les syndicalistes, à respecter leur parole et à savoir entendre les alertes qu’ils émettent avant qu’il ne soit trop tard.

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