Monsieur le président, madame le garde des sceaux, mes chers collègues, comme l’ensemble de mes collègues qui siègent sur les travées de la gauche, je suis fier de voter ce texte, parce qu’il permettra incontestablement, sur le plan qualitatif, de faire un pas en avant concernant la dignité du monde du travail. Différents intervenants l’ont souligné avant moi.
Pourquoi les salariés, et leur famille, qui sont dans une détresse patente devraient-ils, en plus, être assujettis en quelque sorte, après la perte éventuelle de leur emploi, à une double peine qui consiste à les clouer au pilori, fût-ce au prix d’un test ADN ?
Nous ne pouvions nous satisfaire d’une telle situation, et ceux qui pensent a priori qu’il y a des violences spontanées se trompent lourdement. La violence n’existe que lorsque le dialogue social est en panne, et il est vrai qu’à situation déterminée et égale, Continental d’un côté, Molex de l’autre, les mêmes débordements auraient pu se produire en Haute-Garonne par les travailleurs de Molex, tant la désespérance était grande ici aussi. Leur choix a été différent.
Mes chers collègues de l’opposition, permettez-moi tout de même de vous exprimer le profond désaccord – du reste, il n’est pas nouveau – qui différencie très clairement vos rangs des nôtres.
J’ai entendu parler d’ordre public, de manifestants professionnels, de société de licence, qui plus est à propos de personnes qui, dans leur vie et à travers leur combat quotidien, essayaient seulement d’exprimer leur souffrance et celle de leur famille.
Aujourd’hui, en votant ce texte, la gauche va une fois de plus se différencier très lourdement de la droite…