Même si je salue le travail de mes collègues, je ne partage pas un grand nombre des propositions faites. On tombe dans la démagogie la plus complète. En réalité, ce qu'attendent les électeurs, ce n'est pas une limitation du cumul des mandats, mais des indemnités. Ils s'imaginent que lorsque l'on a plusieurs mandats, il n'y a pas d'écrêtement. Des chiffres fantaisistes, comme 20 000 à 30 000 euros par mois, sont souvent cités. Bruno Retailleau parlait de la confiance des électeurs. Je suis d'accord avec lui. C'est eux qui jugent. Si l'on cumule et que l'on fait du bon travail, ils renouvellent le mandat. Je connais des députés ou des sénateurs qui n'ont qu'un mandat et qui, pourtant, travaillent moins au Parlement que d'autres parlementaires qui cumulent. C'est une question d'engagement personnel. Ce n'est pas parce qu'un parlementaire n'a qu'un mandat qu'il travaillera plus qu'un autre. Dans la mesure où les électeurs vous renouvellent leur confiance, je ne vois pas pourquoi on limiterait le cumul des mandats.
Je rejoins l'opinion des rapporteurs sur la nécessité d'une limitation financière au cumul des mandats et des fonctions. Je connais des élus locaux qui sont président d'une agglomération, adjoint au maire d'une grande ville, président d'un gros syndicat de transport ou d'un syndicat des eaux et qui ont des indemnités bien plus importantes que ce que l'on reçoit en tant que parlementaire.
Je suis un cumulard : maire d'une commune de 360 habitants, président de ma communauté de communes de 8 500 habitants, conseiller général et responsable du groupe d'opposition, président de l'association des maires. Je n'en fais pas moins mon travail correctement ; je délègue également. Les gens ne se plaignent pas. Si on arrive à bien travailler, c'est parce que les choses s'emboîtent. Toutefois, je suis d'accord pour la mise en place d'un seuil, à 3 500 habitants par exemple. De manière générale, la capacité des uns et des autres doit être prise en compte.