Je comprends votre circonspection sur l'accord passé avec Google. Google étant un acteur global, il est de fait problématique de raisonner par silos. Et cela répond en partie à la question de Mme Blandin sur les photographes. A découper ainsi les choses, on perd en capacité de négociation. Nombreux sont les secteurs concernés, même si ce n'est pas dans les mêmes termes. La mère des batailles reste, pour moi, la fiscalité : il faut parvenir à re-territorialiser les bénéfices. Déterminer comment les entreprises bénéficiaires peuvent contribuer est un autre sujet. Nous n'avons donc pas conclu cet accord avec l'idée de laisser de côté la question de la fiscalité. C'est un accord privé, qui signe une sorte d'engagement de la responsabilité sociale de l'entreprise. Je veux bien que l'on puisse craindre que le fonds de 60 millions rende les sites de presse plus dépendants, s'ils utilisent les outils commerciaux de Google, mais je rappelle que sa vocation est d'aider à la modernisation. Les éditeurs ont du mal à trouver le bon modèle économique pour la presse en ligne. La première phase de développement a misé sur la gratuité, et il est difficile d'y revenir. Les titres anglo-saxons, comme le Financial Times, qui ont une marque et une audience mondiales, sont axés sur le payant. La situation qui prévaut en France, à savoir la gratuité, à l'inverse, rend difficile la valorisation publicitaire des contenus...