Depuis maintenant presque quatre ans, nous nous livrons à un travail d'analyse transversale des politiques publiques concernant la prostitution, qui nous a permis de formuler un certain nombre de recommandations que nous souhaitons soumettre à l'Assemblée nationale et au Sénat, notamment pour demander un réexamen global de ces politiques, en dépassant les clivages partisans traditionnels.
Je commencerai par une présentation rapide de notre mouvement. Notre association a été fondée il y a plus de 70 ans. Elle est aujourd'hui présente dans 32 villes en France. Nos principales actions consistent à :
- aller à la rencontre des personnes prostituées : nos équipes de bénévoles, toujours constituées d'un homme et d'une femme, rencontrent chaque année 5 à 6 000 personnes prostituées ;
- accueillir et accompagner les personnes prostituées, que ce soit pour leur prise en charge sociale, médicale, juridique ou administrative ;
- apporter une formation aux travailleurs sociaux et aux professionnels de la justice, de la police...
Enfin, nous menons un certain nombre d'actions à destination de la société, que l'on peut classer en actions de prévention - nous intervenons tous les ans dans des établissements scolaires auprès de 17 000 jeunes -, de sensibilisation du grand public, à travers la revue que nous éditons et les colloques que nous organisons, et d'évaluation des politiques publiques. Comme je l'ai dit, au cours des trois dernières années, nous avons particulièrement développé cette dernière action qui nous amène à formuler des recommandations.