Quand nous avons commencé en 2009 le travail d'évaluation qui a débouché sur nos recommandations, nous avons constaté que la prostitution est appréhendée par de multiples politiques publiques, mais sans aucune ligne directrice.
Notre première réflexion a donc été de dire que, quel que soit le regard porté sur la prostitution, le sujet méritait de faire l'objet d'une politique globale et cohérente.
Nous avons donc organisé sept colloques portant sur les différents pans des politiques publiques concernant la prostitution, afin d'avancer sur la voie d'un projet politique global.
Prenons l'exemple, d'une prostituée étrangère. Faut-il la considérer comme une victime du proxénétisme et de la traite internationale, comme une personne en détresse sociale, comme une immigrée en situation irrégulière, comme une délinquante coupable de racolage ou comme un sujet fiscal ? Et comment la prendre en charge face à la multitude des situations juridiques possibles ?
Nos associations sont dans l'incapacité de faire un travail efficace dans ce cadre institutionnel incohérent et par ailleurs générateur d'insécurité juridique, car il inspire des politiques différentes d'un territoire à l'autre, en fonction des situations locales, des administrations qui interviennent...
La première chose que nous demandons aux parlementaires que vous êtes est donc d'envisager la prostitution comme un phénomène social complexe qui mérite un examen transversal et trans-partisan pour élaborer une politique globale correspondant à une orientation claire, peu important le regard que l'on porte sur la prostitution...