Intervention de Grégoire Théry

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 14 mars 2013 : 1ère réunion
Prostitution et proxénétisme — Audition de M. Grégoire Théry secrétaire général du mouvement du nid-france membre du haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes accompagné de Mme Claire Quidet porte-parole du collectif abolition 2012

Grégoire Théry, secrétaire général du Mouvement du Nid-France, membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes :

Je voudrais revenir sur le débat sur le consentement. Que signifie le consentement d'une personne qui n'a pas le choix, qui est pressée par le besoin ? On peut consentir à beaucoup de choses quand on se bat pour survivre. Il y a des gens qui acceptent d'être payés en dessous du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), il peut même y avoir des gens qui consentent à vendre un de leurs reins... Faire un choix de société progressiste, c'est faire un choix pour le plus grand nombre et ne pas accepter que les gens doivent se résigner à n'importe quoi.

On peut constater qu'en France, aujourd'hui, la très grande majorité des personnes prostituées sont des étrangères, c'est-à-dire les personnes les plus vulnérables. Alors qu'entre 1970 et 2010 le nombre des personnes prostituées est resté relativement stable, le progrès social, les avancées des droits des femmes ont donc fait que beaucoup moins de Françaises sont entrées dans la prostitution. Il faut prendre garde aujourd'hui au progrès de la précarité, aux problèmes des jeunes, qui peuvent créer de nouvelles vulnérabilités.

L'inscription du proxénétisme dans la liste des infractions mentionnées à l'article 706-3 du code de procédure pénale dispenserait ses victimes de justifier d'une durée minimale d'ITT.

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