Je ne suis pas d'accord. Les prostituées sur la voie publique ne sont jamais seules, elles sont au moins deux ou trois et il y a des « premières filles » dont le rôle est précisément de les protéger.
Cela vaut également pour les prostituées qui travaillent en hôtel, où il y a aussi des risques de violence ou de braquage, parce qu'on sait que les prostituées ont de l'argent liquide et qu'elles ne porteront pas plainte. Elles essaient aussi de se protéger en mettant en ligne le numéro des clients agressifs, violents ou mauvais payeurs, ou en refusant les clients qui leur paraissent susceptibles d'être violents, de ne pas les payer ou de les voler. Le risque de violence est hélas inhérent à la prostitution.
Cela dit, il est également vrai que le délit de racolage est un outil imparfait. D'abord, parce qu'à de rares exceptions, les prostituées présentes sur la voie publique sont des victimes de la traite ; ensuite, parce que le texte est mal rédigé. L'article 225-10-1 du code pénal définit en effet le racolage comme le fait de « procéder publiquement au racolage d'autrui », ce qui est tautologique.