Intervention de Yann Sourisseau

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 14 mars 2013 : 1ère réunion
Prostitution et proxénétisme — Audition de M. Yann Sourisseau commissaire de police chef de l'office central pour la répression de la traite des êtres humains ocrteh à la direction centrale de la police judiciaire dcpj

Yann Sourisseau, commissaire de police, chef de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) à la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) :

Je ne suis pas d'accord. Les prostituées sur la voie publique ne sont jamais seules, elles sont au moins deux ou trois et il y a des « premières filles » dont le rôle est précisément de les protéger.

Cela vaut également pour les prostituées qui travaillent en hôtel, où il y a aussi des risques de violence ou de braquage, parce qu'on sait que les prostituées ont de l'argent liquide et qu'elles ne porteront pas plainte. Elles essaient aussi de se protéger en mettant en ligne le numéro des clients agressifs, violents ou mauvais payeurs, ou en refusant les clients qui leur paraissent susceptibles d'être violents, de ne pas les payer ou de les voler. Le risque de violence est hélas inhérent à la prostitution.

Cela dit, il est également vrai que le délit de racolage est un outil imparfait. D'abord, parce qu'à de rares exceptions, les prostituées présentes sur la voie publique sont des victimes de la traite ; ensuite, parce que le texte est mal rédigé. L'article 225-10-1 du code pénal définit en effet le racolage comme le fait de « procéder publiquement au racolage d'autrui », ce qui est tautologique.

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