Pour un objectif de 500 000 rénovations par an, à raison de 20 000 à 30 000 euros par logement, le coût annuel serait d'environ 10 à 15 milliards d'euros. L'État y consacre actuellement deux milliards d'euros. Nous proposons de flécher une partie des investissements de la Banque publique d'investissement (BPI) vers les entreprises intervenant dans le secteur de l'efficacité énergétique. Le tiers investissement ne réglera pas tous les problèmes, mais il doit être développé dans le tertiaire privé et public : on n'est pas allé au bout des expérimentations.
Le système des certificats d'économie d'énergie devient complexe et peu transparent, avec des frais de gestion élevés. Il ne faut pas le supprimer, mais évaluer son mécanisme et le recentrer sur des programmes et des actions spécifiques et compréhensibles.
Nous avons proposé que soit lancée une étude sur la possibilité pour la Caisse des dépôts de soutenir l'efficacité énergétique. Une lettre de mission vient d'être signée en ce sens. Il faudrait, comme dans d'autres pays européens, créer un fonds dédié qui permettrait notamment d'obtenir des financements au niveau européen. Je rappelle que 60 milliards d'euros sont prévus au niveau européen pour l'efficacité énergétique.
La précarité énergétique concerne 3,8 millions de ménages, la moitié d'entre eux étant âgés, propriétaires et vivant dans des maisons individuelles en dehors des villes. Nous proposons d'intégrer la performance énergétique parmi les critères de décence des logements et de généraliser l'aide au chauffage à l'ensemble des énergies afin de supprimer une vraie inégalité.
L'industrie, qui représente 21 % de la consommation d'énergie, a beaucoup fait pour réduire sa consommation d'électricité, mais des études montrent qu'il reste encore des gisements d'économie sur les processus. Des organisations non gouvernementales et des industries se sont adressées ensemble à l'Union européenne afin de progresser dans les normes d'éco-conception, qui permettent de réduire la consommation d'énergie et les émissions de CO2, avec également un intérêt en termes de compétitivité.
L'efficacité énergétique constitue, nous en sommes convaincus, un réel marché du futur et une filière créatrice d'innovation. Cela dépendra de la volonté de l'ensemble des acteurs.