Nous percevons aujourd'hui deux grands modèles de capitalisme dans le monde : l'un, de tradition anglo-saxonne, n'a pas empêché la désindustrialisation des grands pays européens ; l'autre, que je qualifierais de capitalisme chinois, se base notamment sur des participations minoritaires dans le capital d'entreprises qui restent ainsi contrôlées par les pouvoirs publics, par exemple dans le cas de Renault, où la part publique du capital dans l'entreprise s'élève à 15 %. Son PDG, Carlos Ghosn, a d'ailleurs éprouvé ses qualités de stratège capable de choix pragmatiques.
En ce qui concerne les valeurs françaises cotées en Bourse, j'observe qu'elles reflètent malheureusement le passé industriel de notre pays : alors qu'à la Bourse de New-York, plus de la moitié de l'encours boursier relève d'entreprises créées il y a moins de trente ans, très peu de sociétés du CAC 40 ont été constituées il y a moins d'une génération.
Parmi les choix pragmatiques qui s'offrent à nous, il serait opportun d'investir davantage dans les entreprises innovantes, y compris par des prises de participations temporaires. Tel devrait être le rôle de la BPI, qui devrait investir davantage dans les filières d'avenir. A cet égard, pourriez-vous nous préciser comment le rôle de la BPI s'articule avec de l'APE ?