… et je suis aussi convaincu que, quand bien même ils n’appartiennent pas forcément à mon groupe parlementaire, mes collègues qui interviennent dans ce débat ont les meilleures intentions. Comme d’autres avant moi à cette tribune, c’est cependant avant tout avec l’ambition de me faire le porte-parole des laissés-pour-compte que je m’adresse aujourd'hui à vous, de ces laissés-pour-compte qui ne supportent plus le discours lénifiant selon lequel la quasi-totalité des Français disposeraient du très haut débit, à l’exception d’une infime minorité vouée à attendre quelques années encore…
J’entends parfois dire que tel département serait moins bien servi qu’un autre. Mais la plupart des départements ont des zones déficientes, dites « zones blanches » ! Et les difficultés d’accès au réseau de téléphonie mobile ne font qu’aggraver le problème.
L’annonce que le 4G était en train de prospérer dans les zones urbaines a suscité une vraie colère chez les populations qui n’ont pas accès au téléphone mobile et qui ne veulent plus s’entendre dire, avec un peu de commisération : « Le très haut débit, vous l’auriez déjà si vous habitiez ailleurs… »
La vérité est tout de même quelque peu différente et beaucoup ont le sentiment que les chiffres avancés à propos de la situation présente ou du futur immédiat ne correspondent pas du tout à la réalité.
Deux exigences doivent guider l’action publique.
La première, c’est l’aménagement du territoire. Oui, nous avons des territoires qui ne demandent qu’à prospérer, qu’à favoriser l’implantation de petites entreprises, qu’à développer les services directs au consommateur, comme il est possible de le faire avec le très haut débit.
La seconde, c’est l’équité sociale. Il faut mettre un terme au décalage, dont j’ai moi-même souffert étant enfant, entre les zones urbaines et les zones rurales ; les secondes doivent attendre parfois des années pour bénéficier des mêmes services que les premières.
Comment faire ? À chacun sa méthode.
Le rapport qui nous a été présenté est excellent. Nous connaissons MM. les corapporteurs, ainsi que M. le président de la commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois. Certes, le corapporteur Yves Rome appartenant à la majorité sénatoriale, son analyse est teintée d’un esprit quelque peu critique à l’égard de ce qui a été fait précédemment, mais voilà qui doit vous rendre encore plus exigeant vis-à-vis de ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir et nous gouvernent, mon cher collègue !