Je crains que si nous opérons une coupure nette en attribuant la prévention aux fédérations et en réservant les contrôles et les sanctions à la puissance publique, nous déresponsabilisions les fédérations. Il faut que chacun prenne ses responsabilités dans la lutte contre le dopage.
Si l'on adopte le système des repentis, il faut des moyens policiers pour éviter les dérives. J'ai entendu les arguments des uns et des autres. Je penche plutôt pour en rester au contrôle. Cela limite donc l'appel aux repentis.
Dans l'affaire Lance Armstrong, on a compté quelques repentis puis, d'un seul coup, tout s'est arrêté. Le grand déballage qui devait avoir lieu à l'UCI, les grands bouleversements annoncés, n'ont pas eu lieu. On découvrait même des candidats pour diriger la Fédération à la place de Mc Quaid, comme M. Lemond, etc.... J'en reviens toujours à ce mouvement sportif refermé sur lui-même, qui a tous pouvoirs : s'il ne veut pas bouger, il ne bouge pas. Rien ne l'y pousse.
Sommes-nous le pays le plus en pointe en matière de lutte antidopage ? Je n'ai plus accès aux statistiques pour répondre. A l'époque, nous sommes en fait partis à trois, avec le ministre allemand et la ministre italienne, Mme Melandri, qui a eu beaucoup de courage, ayant contre elle le comité olympique national italien (CONI).
D'autres pays -que je ne citerai pas pour ne pas être désagréable- ont eu des réticences plus affirmées ; ils restent d'ailleurs encore un peu à la traîne. Aujourd'hui, tous ces pays ont mis des agences en place. Plusieurs laboratoires sont hautement qualifiés. Je n'attribuerai donc pas de médailles. J'espère que la plupart des États de l'Union européenne sont au même niveau que la France. J'en doute quand même pour un certain nombre...