Intervention de Marc Sanson

Commission d'enquête sur la lutte contre le dopage — Réunion du 20 mars 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Marc Sanson ancien président du conseil de prévention et de lutte contre le dopage

Marc Sanson :

Je crois avoir déjà dit, en introduction, qu'aucun sport n'était épargné, pas même la pétanque, sport dans lequel les joueurs utilisent souvent du cannabis, qui peut avoir une influence positive sur leurs performances, en les rendant plus zens. De la même manière, un gardien de but pourrait être tenté de prendre du cannabis pour se désinhiber et être plus à l'aise face aux penalties.

Je ne me suis pas focalisé sur le cyclisme, mais M. Verbruggen, que j'avais rencontré durant ma présidence, m'avait raconté que le dopage est ancré dans le cyclisme depuis l'origine. Cela a conforté ce que je savais déjà. Le cyclisme a comporté dès ses débuts des compétitions de longue durée, comme Paris-Brest, où l'on roulait durant 450 kilomètres. Les premières étapes du Tour de France étaient également particulièrement longues, sans aide particulière, ni ravitaillement. Les coureurs avaient donc besoin de se soutenir et utilisaient donc artisanalement de la strychnine, etc. Les écuries de Paris-Brest étaient organisées sur le modèle des écuries de chevaux de course. On utilisait presque les produits vétérinaires de l'époque...

Cette pratique était dans les moeurs. Je comprends les cyclistes qui déplorent que l'on ne parle que de cela. Aucun sport n'aime qu'on parle de dopage. Interrogez un footballeur à propos du dopage dans le football : il vous parlera de la beauté du jeu, de la compétition, de la joie de gagner collectivement...

Pas un sport n'échappe au dopage. Je me souviens d'un sportif, qui prenait de la cocaïne, et qui a échappé à une sanction pour vice de procédure -cela m'a longtemps pesé. Je peux citer l'exemple du sport automobile : pendant plusieurs années, les coureurs automobiles ont utilisé de la tacrine, produit utilisé dans le traitement de maladies comme celle d'Alzheimer, qui permettait de mémoriser les parcours routiers. Il peut d'ailleurs être utilisé pour le golf, le principe étant le même. On a arrêté d'en prendre à cause des effets secondaires, mais il n'en reste pas moins que ce produit a été employé, tout comme les amphétamines, que prenaient les pilotes lors la dernière guerre mondiale pour venir bombarder en France, ont été ensuite utilisées pour rester éveillé...

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