Intervention de Nicolas About

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 13 mars 2013 : 1ère réunion
Réunion de la délégation : Audition du conseil supérieur de l'audiovisuel csa sur les travaux relatifs au développement de la télévision sociale

Photo de Nicolas AboutNicolas About, conseiller au CSA :

Voici ce que nous pouvions dire à propos de ce sujet, nous pourrons y revenir si vous le souhaitez.

À présent, je vais vous présenter les opportunités et les menaces de la télévision sociale.

Les opportunités représentent l'ensemble de ce qui touche à la réconciliation entre la puissance et la qualité de l'écoute : développement du potentiel de marque d'un programme, nouveaux espaces publicitaires, vidéos sur Internet, médias sociaux, accroissement et diversification de l'audience - attirer le public jeune et retenir le spectateur -, nouvelles cibles et méthodes de ciblages, enrichissement de l'offre publicitaire - des réflexions sont en cours pour envisager une autre publicité sur le second écran, complémentaire à celle diffusée à la télévision -. Ainsi, ce champ ne fait que se développer. Ici, le but des éditeurs est de créer à moyen terme un marketing direct et un m-commerce autrement dit un média-commerce. Lorsque vous regarderez un programme, par exemple James Bond, vous pourrez cliquer sur l'ordinateur qu'il utilise dans le film et obtenir sur votre second écran la publicité du produit pour pouvoir l'acheter. Bien que je ne sache pas si vous en aurez la même utilisation...

Les menaces, quant à elles, tiennent à la perte de maîtrise de toute diffusion sur le second écran et de maîtrise de production de contenus télévisuels. Les risques se définissent aussi au travers de la fragmentation des audiences, de la baisse de la capacité des chaînes à financer des programmes - puisqu'ils vont redistribuer les budgets -, de la concurrence avec de nouveaux acteurs - sites de partage de vidéos, réseaux sociaux -, et de la dépendance des chaînes vis-à-vis des plateformes sociales. Il convient de faire attention à ces changements pour en garder la maîtrise.

À ces risques, il faut ajouter les incertitudes correspondant au nouvel écosystème non-stabilisé de la télévision sociale. Celui-ci participe au mouvement général d'ouverture affilié au décloisonnement des métiers. D'un côté, vous avez les acteurs traditionnels, obligés de se tourner vers de nouvelles activités, et de l'autre, de nouveaux acteurs qui constituent un moteur d'innovation pour l'ensemble du secteur et qui participent à la recherche de création de valeur : les producteurs, les annonceurs, les sites de partage de vidéos, les réseaux sociaux, les acteurs de la mesure d'audience, les agences de conseil spécialisé, les guides de programmes enrichis pour le second écran, et les applications spécialisés du second écran - nous les avons citées tout à l'heure : Shazam, TV check, et autres applications -.

J'en arrive aux différents enseignements à tirer de ces observations.

Tout d'abord, les entretiens ont fait ressortir comme premier besoin et comme exigence le fait de disposer d'indicateurs d'audiences de références. Il concerne les producteurs, les éditeurs, les agences conseil, etc. Ensuite, est apparue une seconde exigence : assurer la maîtrise des droits de diffusion sur tous les écrans et la maîtrise de la commercialisation publicitaire pour les éditeurs et les sites de partage de vidéos.

De plus, une approche nouvelle naît avec la modernisation et le financement de la production de métadonnées, autrement dit de contenus enrichis en amont de la filière de production. Une autre clef du succès réside aussi dans la garantie d'un environnement technique ouvert afin de favoriser l'émergence de prestataires nationaux, de tailles critiques, sources d'innovations pour l'ensemble de la filière. Sans oublier qu'il faut enrichir aussi les guides de programmes. Pour ce sujet, il faut encore que nous progressions : le CSA est directement impliqué dans cette affaire.

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