Le Gouvernement turc fait preuve de beaucoup de courage en réaffirmant sa volonté de rentrer en Europe alors que nous posons des conditions et que l'opinion publique turque est de plus en plus sceptique. Mais nous apprécions aussi beaucoup cette orientation nouvelle prise par le Gouvernement pour essayer de régler la question kurde et celle du PKK, et peut être, là aussi, à rebrousse-poil de l'opinion publique. Il s'agit là d'une réorientation de la politique menée jusqu'alors qui nous montre que la Turquie joue un rôle pondérateur, modérateur, à l'intérieur comme à l'extérieur On le voit également dans les discussions avec Israël et elle porte un poids important des conséquences de la crise syrienne. C'est donc une inflexion nouvelle, qui est très appréciable, qui montre que la Turquie ne tourne pas le dos à la modernité et joue un rôle régional très important. Me confirmez-vous que, joint à l'héritage kémaliste de la laïcité -Kemal Atatürk était imprégné de culture française- la voie nouvelle qui a été prise va se développer, car elle ouvrirait la voie à une Turquie en pleine cohésion avec l'Europe ?