Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 22 avril 2013 à 21h30
Autorisation de prolongation de l'intervention des forces armées au mali — Débat et vote sur une demande du gouvernement

Laurent Fabius, ministre :

… et que cette hypothèse ne se réalisera donc pas. J’estime cependant que chacun doit avoir conscience des conséquences de son propre vote.

Cette opération de maintien de la paix doit être décidée probablement cette semaine, ou la semaine prochaine s’il y a un peu de retard, et son mandat commencera le 1er juillet 2013, car un délai est nécessaire entre l’adoption de la résolution, fût-ce à l’unanimité, et son application effective sur le terrain. Par ailleurs, plutôt que de soumettre l’application de la résolution à un nouveau vote du Conseil de sécurité, il est prévu que la résolution s’appliquera, sauf si les circonstances empêchent sa mise en œuvre.

C’est là que la question des élections est absolument décisive, car l’immense majorité des Maliens et des autorités maliennes souhaite que les choses se passent bien et, donc, que la sécurité soit assurée et que le processus démocratique soit mis en œuvre. Commençant à me familiariser avec la situation du Mali, je pense cependant qu’il n’est pas impossible que certains – que l’on mette ou non un « s » à la fin de ce mot – aient à l’esprit qu’il ne serait pas contraire à leurs propres intérêts – qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général – que le processus électoral n’ait pas lieu et que le retour à la sécurité ne soit pas totalement assuré ; mais tel n’est pas l’intérêt du Mali, ni celui de la France !

C’est la raison pour laquelle nous devons être très précis et très fermes dans la formulation de nos demandes, de nos souhaits, de nos propositions et, compte tenu de ce qu’a été l’action de la France, de nos exigences en ce qui concerne le respect du droit international et des processus électoraux.

Sur la sécurité, je n’irai pas plus loin, sinon pour répondre à deux questions en soulignant qu’il faut rendre hommage à l’attitude de beaucoup de pays. Tous, sauf la Syrie et l’Iran – mais être en une telle compagnie n’est tout de même pas un brevet de bon choix ! §–, ont soutenu l’action de la France. C’est assez rare pour être relevé.

Puisque l’on me pose la question, je voudrais insister en particulier sur l’action très positive de l’Algérie, qui, au moins depuis le mois de janvier – je ne remonterai pas plus avant –, a, d’une façon extrêmement déterminée, agi en toute indépendance pour faire en sorte que deux principes, avec lesquels nous sommes en parfait accord, soient respectés : premièrement, l’intégrité du Mali n’est pas discutable ; deuxièmement, dans un État démocratique, il ne peut y avoir deux armées, il y a une armée, malgré les difficultés et le temps nécessaire pour que tout rentre progressivement dans l’ordre.

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