Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 22 avril 2013 à 21h30
Autorisation de prolongation de l'intervention des forces armées au mali — Débat et vote sur une demande du gouvernement

Laurent Fabius, ministre :

… pour contribuer à la MINUSMA. En regardant la carte, on constate que tous les pays concernés, le Niger et les autres, et je ne parle même pas du Tchad auquel il faut rendre hommage au regard des sacrifices qu’il a consentis, agissent comme ils le doivent.

Je voudrais dire quelques mots sur l’aspect démocratique, qui est fondamental : « dialogue et réconciliation », puisque c’est l’intitulé de la commission instaurée, et élections.

La commission a été constituée. Elle compte trente-trois membres : un président – un homme tout à fait respectable, ancien ministre, ancien ambassadeur du Mali en France –, deux vice-présidents, dont une femme, et trente membres répartis géographiquement. La mise en place a été sans doute un peu lente, mais nous avons déjà souligné, les uns et les autres, l’importance de cette structure. Elle doit maintenant se mettre à l’œuvre. Elle n’achèvera pas sa tâche en un mois, ni même en trois. Il s’agit d’un travail qui va durer longtemps, mais qui doit commencer dès à présent.

L’une d’entre vous a rendu hommage à la visite du Premier ministre Sissoko à Gao. Mais il faut aussi se rendre à Kidal, et dans les différents territoires, paisiblement, pacifiquement, avec l’intention de discuter et de négocier et dans un souci d’inclusion, comme on le dit maintenant à partir d’un anglicisme.

Quant aux élections, pour en avoir le cœur net, nous nous sommes rendus sur place, avec la présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Je sais que plusieurs d’entre vous ont également une bonne connaissance du terrain et de ce sujet.

L’Assemblée nationale malienne a voté à l’unanimité un calendrier – une feuille de route – selon lequel les élections, à tout le moins l’élection présidentielle, doivent avoir lieu en juillet. J’ai rencontré les présidents des grands partis qui m’ont affirmé qu’il était parfaitement possible de l’organiser à cette date. Nous l’avons vérifié techniquement, en envoyant des représentants du ministère de l’intérieur français. Enfin, – aujourd’hui, demain ou après-demain ; en tout cas ce n’est plus qu’une affaire d’heures – l’entreprise chargée de procéder à l'édition des cartes est choisie. Donc, techniquement, les choses sont possibles.

On s’interrogera sans doute sur la possibilité d’organiser cette élection présidentielle dans un pays qui n’est pas complètement paisible. Attention ! Si, pour une raison ou pour une autre, les élections étaient retardées, le climat n’y serait pour rien. En effet, ces dernières années, beaucoup d’élections ont eu lieu au mois de septembre. Ces arguments ressemblent donc à des arguties !

Que se passerait-il si l’élection était retardée ? Nous le savons déjà : la légitimité de la présidence de la république serait mise en cause

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