Nous avons pu mesurer au cours de ce déplacement les convictions des deux promoteurs du projet et les réticences d'autres acteurs du territoire. Un seul département subsistera après l'opération. L'aéroport Saint-Exupéry n'est pas inclus dans le périmètre actuel de l'agglomération. Le siège du département restera, par ailleurs, à Lyon. En ce qui concerne le partage des moyens humains et financiers, un consensus semble avoir été trouvé. Par ailleurs, le musée des confluences, porté initialement par le département et dont le coût est important, devrait être attribué au Grand Lyon, sur le territoire duquel il se trouve. Enfin, il y aura un seul préfet pour les deux départements.
La métropole sera une collectivité nouvelle non dérivée du modèle parisien où le conseil de Paris se réunit de façon distincte pour régler les affaires soit de la commune, soit du département. À Lyon, il y aura un seul conseil : le conseil métropolitain. Les maires de la métropole craignent le transfert des charges des départements en matière de politique sociale. Ils ne veulent pas non plus être relégués dans des tâches d'inauguration ou de gestion de l'État civil. Autre source d'inquiétude, exprimée par l'ensemble des tendances politiques : si le conseil communautaire sera élu en 2014 selon les règles de fléchage prévues dans le projet de loi électorale en cours d'adoption, en 2020, le régime de Paris, Lyon et Marseille pourrait être étendu à la métropole. Du point de vue de la région, le risque de la création de la métropole est la perte du coeur de l'économie régionale. En outre, Grenoble et Saint-Étienne se profilent derrière. La région Rhône-Alpes estime donc courir le risque d'être réduite à la montagne et à quelques grandes agglomérations. Du côté du département, les choses semblent bien se passer. Les conseillers généraux élus dans l'espace métropolitain ne paraissent pas hostiles au projet.