Ma proposition sur les droits d'inscription est destinée à faire réagir. Si on n'entend pas remettre en cause ce qu'ont obtenu jusqu'ici les universités, c'est-à-dire en l'absence de redéploiement des dotations des universités mieux dotées vers les universités moins bien dotées, et compte tenu de la conjoncture actuelle qui ne permet pas au Gouvernement de disposer de marge de manoeuvre budgétaire, combien de temps encore faudra-t-il attendre pour espérer améliorer la situation ?
L'augmentation des droits d'inscription permettrait de dégager des moyens en faveur des établissements les moins bien dotés, sans en prendre aux mieux dotés. Je rappelle qu'à l'heure actuelle, les droits de scolarité en licence s'établissent à 180 euros en France. Lequel d'entre nous n'a pas inscrit un de ses enfants à une association sportive pour un montant bien supérieur ?
La faiblesse des droits de scolarité peut conduire à une certaine déresponsabilisation chez quelques étudiants qui cherchent, dans l'inscription à une université, un statut social plutôt qu'autre chose. Il me semble qu'on s'investit d'autant plus dans un projet qu'on y attache de la valeur. Si nous comparons nos universités avec leurs homologues européennes, nous constatons que la seule différence notable porte effectivement sur les droits d'inscription. Je doute de l'argument selon lequel l'augmentation des droits d'inscription porterait atteinte à notre attractivité universitaire, car je rappelle que de nombreux étudiants étrangers sont prêts à s'engager dans des études extrêmement coûteuses parce qu'ils privilégient avant tout la qualité et la valeur des diplômes offerts par certains de nos concurrents.
Naturellement, la contrepartie à cette augmentation devrait être une politique généreuse de bourses et de prêts.