Enfin, la réforme prétend améliorer la cohérence de la représentation des Français de l'étranger et l'articulation entre parlementaires et élus locaux.
Le projet de loi entend « recentrer » l'AFE sur sa mission consultative auprès du Gouvernement. Il s'agit donc de retirer aux élus la plupart de leurs prérogatives actuelles, sous le prétexte fallacieux que les députés peuvent maintenant s'en occuper. Vous vouliez même revenir – un comble ! – sur l'élection au suffrage universel direct de l'AFE, acquise voilà trente ans.
Quant au recentrage sur le rôle de conseil du Gouvernement, il est clairement illusoire. Si un organisme aussi important que le Conseil économique, social et environnemental, le CESE, avec un budget annuel de 38 millions d'euros, n'est saisi par le Gouvernement que trois fois par an en moyenne, quel niveau d'attentes peut-on raisonnablement satisfaire avec une AFE qui ne se réunirait qu'une semaine par an et dont le budget annuel plafonnerait à 235 000 euros, coût du voyage des élus à Paris inclus ? Les projections budgétaires de l'étude d'impact montrent d'ailleurs qu'il faudra effectuer des choix entre le financement des déplacements des élus dans leur circonscription et les études commandées par l'AFE.
En privant les élus à l'AFE de l'onction du suffrage universel, de missions et de budget, nul doute que l'objectif du Gouvernement est de faire la preuve de l'inutilité de cette assemblée, avant de la supprimer totalement, sans doute.