Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, dans le concert des nations, la France occupe une place particulière, bien au-delà de son poids démographique, économique et financier. Mais notre histoire et les valeurs que nous portons ne suffisent plus à justifier les prérogatives associées à notre statut international.
Si, aujourd’hui, nous conservons une place de membre permanent du Conseil de sécurité, c’est parce que, depuis plus de cinquante ans, la France s’est donné les moyens de disposer d’un outil militaire robuste, polyvalent et autonome, qui repose lui-même sur une base industrielle et technologique de défense puissante et innovante. Cet outil confère à notre pays une grande liberté d’appréciation, une grande liberté de décision et une grande liberté d’action, qui sont les facettes de l’indépendance.
Si le Président de la République peut aujourd’hui envoyer des troupes au Mali avec une rapidité et une efficacité dont très peu de nations sont capables, c’est parce que tous ses prédécesseurs, depuis le général de Gaulle, ont doté notre pays de l’outil de défense que nous connaissons, l’ont modernisé et ont veillé à préserver sa cohérence en dépit de la réduction constante de l’effort budgétaire depuis plus de vingt ans.