Cet équilibre qu’il nous faut trouver, on l’appelle la différenciation ; le Livre blanc adopte cette logique et vous la retrouverez dans la loi de programmation militaire.
Il est certain que cette orientation aura une incidence sur notre potentiel industriel, que le président Carrère et plusieurs autres orateurs ont souligné la nécessité de garantir : elle entraînera un allongement des délais en matière industrielle. Cependant, nous avons veillé à ce que les choix proposés dans le Livre blanc ne provoquent aucune rupture dans la capacité de production des différentes industries d’armement françaises, qui sont très performantes et qui ont une capacité d’exportation très importante. Il y aura certes un ralentissement des commandes, mais, dans tous les secteurs industriels, l’ensemble des capacités seront maintenues.
L’exemple du Tigre illustre très bien le sens de la différenciation. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de Tigre, mais certains ne peuvent pas être utilisés, faute de pièces de rechange. La logique que nous voulons mettre en œuvre est inverse : il vaut mieux avoir moins de Tigre avec plus de pièces de rechange !
Plusieurs orateurs ont également abordé la question des drones. Dans ce domaine, le choix a été fait par mes soins, au moment où j’ai pu avoir une lisibilité budgétaire et financière suffisante pour décider. Acquérir sur étagères des drones américains, c’est aujourd’hui indispensable sur le plan capacitaire. §Songez qu’au Mali, nous sommes dépendants en grande partie de la bonne volonté des Américains, qui nous fournissent les informations issues de leurs drones de nouvelle génération.
Il n’y avait pas de disponibilité technologique au niveau en France et en Europe ; c’est un fait et je n’y suis pour rien. Il fallait agir rapidement pour combler notre lacune et nous l’avons fait. Seulement, au moment où nous le faisons, nous insistons aussi sur la nécessité de préparer dès à présent les drones Male de nouvelle génération.