Intervention de Emmanuel Saint-James

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 29 mai 2013 : 2ème réunion
Enseignement supérieur et recherche — Audition de M. Didier Houssin président de l'agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur aeres et M. Emmanuel Saint-james président de l'association « sauvons la recherche »

Emmanuel Saint-James, président de l'association « Sauvons la recherche » :

Je vous remercie de m'avoir invité. Au-delà de la question d'évaluation, j'aimerais adopter un point de vue global sur le texte. Que ne contient pas le projet de loi ? Ce n'est pas un projet de loi de programmation. Il fait donc l'impasse sur les emplois. Or il existe 50 000 précaires dans notre milieu et rien n'est prévu pour leur donner des perspectives d'avenir. Nous devons veiller à ne pas provoquer une crise des vocations. Si aucun poste n'est offert à la sortie des études, comment attirer vers le doctorat puis la recherche ?

Deuxième reproche que je fais au projet de loi : il ne rompt pas avec la politique d'excellence promue sous la précédente législature. Des crédits à hauteur de 20 milliards d'euros ont été débloqués et sont gérés par le Commissariat général à l'investissement. Ce dernier a donc un impact direct sur la recherche publique mais il dépend du Premier ministre et pas du tout de notre ministère de tutelle. La politique d'excellence continue et se décline naturellement en un système d'universités à deux vitesses. Le projet de loi ne remet pas en cause la pertinence de cette politique comme il le devrait. En outre, il est décidé d'assigner une nouvelle mission de transfert aux organismes d'enseignement supérieur et de recherche. Un tel élargissement du périmètre des missions, alors que les moyens baissent, relève de la quadrature du cercle. On charge trop la barque des universités, c'est choquant. Sur le fond, la mission de transfert est dans la continuité de la précédente mandature. Est-ce le rôle des chercheurs publics de faire de la recherche appliquée, c'est-à-dire commerciale ? Le risque est aussi d'inciter à la fermeture des centres de recherche des entreprises privées. Le mouvement a déjà commencé. La recherche privée dégraisse et s'anémie.

Sur la question des communautés d'universités, je trouve intéressant le parallèle proposé par l'inspection générale avec les communautés de communes. Chaque maire envoie sa garde rapprochée piloter l'instance intercommunale...

(Exclamations et protestations des commissaires)

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