Nous avons entendu les explications des uns et des autres, exprimées parfois avec une grande force. Je crois qu’il s’agit d’un moment important et que nous devons nous demander, au moment de voter, ce qui sera le plus profitable à l’intérêt général.
Pour ma part, je suis convaincu, depuis longtemps, de la nécessité de l’intercommunalité. Je suis convaincu, depuis longtemps, qu’il est des territoires – pas forcément nombreux, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le dire – où les métropoles sont indispensables.
Je comprends les convictions de Sophie Joissains et de Roland Povinelli. Je rappellerai cependant à Sophie Joissains, dont la famille était proche d’Edgar Faure, ce que disait ce dernier : « Avoir toujours raison, c’est un grand tort. » Il faut pourtant avoir raison, même si cela peut se révéler très difficile.
Cela étant, il s’est passé quelque chose : l’amendement n° 260 rectifié bis, présenté par Jean-Claude Gaudin, a été voté, ce qui est très positif. Je préside depuis onze ans une communauté d’agglomération qui comporte, autour de la ville-centre, vingt-quatre communes, dont la plus petite compte 130 habitants. Or nous savons tous – je n’ai jamais été maire, ce qui m’a d’ailleurs facilité les choses et j’ajouterai par parenthèse qu’il s’agit là du seul non-cumul utile – qu’une intercommunalité ne peut vivre que si chaque maire, chaque commune, se sent respectivement chez lui ou chez elle au sein de cette intercommunalité et si la plus petite commune sait qu’elle peut s’exprimer et être entendue.
Un président d’intercommunalité, a fortiori un président de métropole, est dans l’obligation de tenir compte de chacun et de chacune. Sinon, ça ne peut pas marcher !
Le fait d’avoir institutionnalisé dans le texte la participation de chaque commune, de chaque maire, est donc un élément fondamental. Si cela n’avait pas été fait, le projet aurait été bancal, n’aurait pas pu fonctionner. Il s’agissait donc plus d’une nécessité que d’un effort : une nécessité démocratique pour faire en sorte que le territoire avance et que chacun y trouve sa place.
J’ai entendu toutes les inquiétudes de Roland Povinelli et de Sophie Joissains, mais il faut maintenant franchir un pas. Je suis convaincu que, si nous le franchissons, si le Sénat vote la création de cette métropole et rejette donc ces amendements de suppression, dans les mois et les années qui viennent, l’ensemble des citoyens de la métropole comprendra qu’il s’agissait d’un acte positif, même s’il est difficile aujourd’hui.
Je suis sûr que le Gouvernement a également entendu les inquiétudes légitimes qui se sont exprimées