Nous n’avions pas connu une telle situation depuis plus de dix ans. Dans le même temps, en Allemagne ou au Royaume-Uni, le nombre des implantations d’entreprises étrangères a triplé.
Je parle ici non pas de finances, mais d’emploi : un salarié sur huit travaille dans les filiales des groupes étrangers, qui assurent un quart de l’activité de recherche et un tiers des exportations.
Le message que vous envoient ces investisseurs est simple : quand vous déciderez-vous à changer de politique, comme d’autres pays l’ont fait ? Jean-Louis Borloo reformule ce message en des termes très clairs : votre politique conduit à un massacre économique et social.
Dois-je vous rappeler qu’avec l’instauration du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le CICE, vous avez à peine compensé les 30 milliards d’euros de prélèvements obligatoires supplémentaires votés par ailleurs ? Arrêtez de dégrader notre compétitivité, vous disent les investisseurs !
Dois-je vous rappeler que, en septembre dernier, vous aviez promis la stabilité fiscale ? Les investisseurs en ont besoin.
Dois-je vous rappeler que vous n’avez jamais désavoué les pourfendeurs des entrepreneurs que compte votre gouvernement ?
Aurez-vous le courage d’adresser un message clair, en affirmant, par des actes plutôt que par des discours, que la priorité est aujourd’hui d’aider les entreprises ?
Dans cette perspective, aurez-vous le courage de remplacer le CICE par une véritable TVA sociale dont le produit s’établirait entre 50 milliards et 60 milliards d’euros ?
Aurez-vous le courage d’imposer aux fonctionnaires de travailler deux heures et demie de plus par semaine, comme on l’a imposé aux fonctionnaires européens ?