Jusqu’à présent, il a été beaucoup question des métropoles et de la nécessaire reconnaissance du fait métropolitain, objectif que j’approuve complètement.
Je vous propose néanmoins, mes chers collègues, d’élargir notre champ de vision afin de prendre aussi en compte les enjeux spécifiques du monde rural. Nous ne pouvons que nous intéresser à son avenir et lui donner, à lui aussi, des moyens d’évoluer.
La commission du développement durable a beaucoup réfléchi à ces questions au titre de sa compétence en matière d’aménagement du territoire. Elle estime que l’avenir du monde rural doit être une priorité, car celui-ci ne saurait rester à la traîne du monde urbain. C'est pourquoi elle a adopté cet amendement visant à créer, sur le modèle des pôles métropolitains, des pôles ruraux d’aménagement et de coopération.
Cet outil permettrait à plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre d’élaborer et de conduire ensemble un projet d’aménagement et de développement de leur territoire. La création de ces pôles devrait en particulier faciliter la contractualisation nationale, régionale et départementale, le recours aux fonds européens ou encore la solidarité des territoires en matière d’ingénierie.
L’objectif est de libérer les initiatives et de permettre à la ruralité de vivre au sein d’espaces de projets modernes et innovants, en concertation avec les habitants et l’ensemble des acteurs locaux. Nous souhaitons que ce soit un outil utile et efficace pour nos territoires.
Le dispositif proposé pourra certes être affiné au cours de la navette. Il devra notamment être mis en perspective avec l’évolution des structures de coopération actuelles, par exemple les pays.
Il doit être bien clair que nous ne cherchons pas à créer un nouvel échelon. Nous souhaitons simplement mettre en place les conditions permettant d’approfondir l’ensemble des dynamiques territoriales existantes et de fédérer les initiatives locales.
Ainsi, premièrement, le pôle rural doit être soumis aux règles applicables aux syndicats mixtes et, deuxièmement, les territoires de coopération déjà organisés en syndicat mixte doivent pouvoir, s’ils le souhaitent, se constituer en pôle rural d’aménagement et de coopération.
Notre commission est donc favorable au sous-amendement n°296. En revanche, cette nouvelle rédaction supprime le seuil de 30 000 habitants que notre amendement, dans sa version d’origine, tendait à instaurer. Peut-être le débat doit-il encore se poursuivre sur la nécessité d’un tel seuil…
Dans l’attente de ces évolutions, il me semble que la création de ces pôles ruraux d’aménagement et de coopération peut constituer une réelle avancée pour nos territoires, à la mesure de ce qui est proposé, dans le monde urbain, avec les pôles métropolitains.