Je manifesterai mon enthousiasme avec plus de retenue que mon collègue, mais je tiens à marquer mon intérêt pour l’amendement n°13 rectifié bis et, surtout, le sous-amendement n°296.
D’abord, je crois beaucoup aux pays qui correspondent à des territoires bien identifiés, ayant une forte identité et à l’intérieur desquels des coopérations se sont aujourd’hui développées. De ce point de vue, la Bretagne en donnant l’exemple en premier, le monde rural est bien organisé pour permettre la création de liens de solidarité entre les différentes communes et communautés de communes à l’intérieur d’un pays.
Mais le pays a aussi son utilité pour élaborer des SCOT et contractualiser avec l’État, la région, mais aussi, le cas échéant, avec les départements.
La question qui s’est posée en premier lieu a été de savoir s’il fallait organiser les pays. Rappelez-vous de la loi Pasqua de 1995, mes chers collègues, qui a été plutôt combattue par les tenants de la loi Voynet de 1999. En définitive, cette dernière a tout de même permis aux pays de s’organiser, notamment dans le cadre de structures de droit public – j’ai d’ailleurs toujours eu la conviction que c'était une évolution souhaitable.
Un certain nombre de pays sont en fait reliés par des associations, ce qui ne me semble pas être une bonne solution. De leur côté, les structures de droit public permettent de gérer des fonds publics et, ne serait-ce que pour cela, il était important de permettre cette organisation.
La question qui s’est posée en second lieu a été de savoir à quels types de structures juridiques on aurait recours. Les syndicats mixtes ont été sollicités, la loi Voynet a créé les GIP et on a maintenu les associations.
La formule qui consiste ici à créer un pôle rural d’aménagement et de coopération est, me semble-t-il, une bonne idée.
En premier lieu, on simplifie le paysage. À terme, je pense que ce sont des pôles ruraux qui émergeront et viendront se substituer aux syndicats mixtes, cette dernière appellation ayant une connotation quelque peu technocratique alors que l’expression « pôle rural » correspond exactement au ressenti des habitants.
En second lieu, comme l’a suggéré notre collègue Edmond Hervé, il est souhaitable que des pôles ruraux s’organisent à côté des pôles urbains. J’aurai l’occasion de le dire lors des explications de vote, l’une des faiblesses de ce projet de loi – peut-être est-ce dû au fait qu’il s’agit du premier volet –, est que l’on insiste trop sur l’organisation des « gros ». Les « petits » ne se sentent pas forcément à l’aise dans cette organisation du territoire !
Bien sûr, c'est à nous de faire en sorte que les pays puissent s’affirmer et fonctionner dans le cadre juridique proposé.
Je suis conscient qu’il faudra affiner le dispositif et apporter des réponses à un certain nombre de questions. Mais je félicite notre collègue Pierre-Yves Collombat d’avoir précisé, au travers du sous-amendement n°296, qu’un syndicat mixte pouvait, voire était appelé à être remplacé par un pôle rural d’aménagement et de coopération. Évidemment, ce qui aura été construit par certains sur les territoires ne sera pas remis en cause par une nouvelle appellation.
C'est une excellente initiative et, encore une fois, je la soutiens, non pas avec enthousiasme, mais avec détermination.