Madame la présidente, mesdames les ministres, mes chers collègues, je souhaiterais avant toute chose saluer le travail de notre assemblée, de nos commissions, en particulier du rapporteur de la commission des lois, qui travaille d’arrache-pied depuis plusieurs semaines sur ce texte en collaboration avec les services du Sénat. Je salue également M. le président de la commission des lois, qui a su faire preuve de sérénité en toutes circonstances.
Je me suis demandé pourquoi ma métaphore « jupe-culottesque » fut tant reprise par les journalistes, sur les quatre heures que dura notre discussion générale. En fait, rien ne les intéresse dans ces débats et les citoyens n’y comprennent que peu de choses. Nous prononçons des discours de spécialistes, entre initiés.
Nous, écologistes, regrettons l’absence de discussion concernant la métropole du Grand Paris. Nous n’étions pas favorables au texte qui nous avait été proposé par le Gouvernement, mais, comme d’autres groupes, nous avions déposé une série d’amendements qui auraient permis de l’améliorer et, surtout, de débattre. Je vous rappelle que nous sommes dans un parlement et que nous devons parler, nous devons nous parler. Nous y sommes parvenus pour la métropole de Marseille. Si nous n’avions pas supprimé ab initio le premier article relatif à la métropole de Paris, nous aurions peut-être pu également discuter.
Je suis curieuse de voir le chemin que va suivre ce texte au cours de la navette parlementaire, d’autant plus curieuse que, depuis dix jours, il ne s’agit plus d’un projet de loi gouvernemental mais d’une proposition sénatoriale. Tous les sénateurs ont pu apporter leur pierre à ce texte – certains plus que d’autres –, si bien qu’il ne ressemble plus guère à celui que le Gouvernement nous avait soumis initialement.
À cet égard, je voudrais féliciter nos deux ministres. Après de longs mois de préparation durant lesquels elles ont patiemment écouté tous les acteurs, toutes les associations d’élus, les syndicats, les fédérations, elles ont vu leur texte subir un détricotage puis une reconstruction rarement observés. Néanmoins, elles ont abordé ce débat avec courage, sachant à quel point il serait long, complexe, émaillé de rebondissements. Je tiens d’ailleurs à faire remarquer que, nous, écologistes, avons parfois été les seuls à les soutenir.
Bien entendu, ce texte n’est pas parfait. Il ne nous convient pas encore, car le scrutin direct – a minima pour cette collectivité de plein exercice qu’est la métropole de Lyon – n’est pas au rendez-vous. Le débat électoral et le choix des citoyens lyonnais en 2014 vont donc se réduire à un cadre municipal. Il est pourtant crucial de susciter les débats autour des projets métropolitains. La métropole doit être perçue comme le lieu où se prennent les décisions touchant à la vie quotidienne de demain.
Nous ne souhaitions pas voir le texte initial du Gouvernement repartir vers l’Assemblée nationale en l’état. Il était pourtant, à plusieurs égards, préférable à celui qui va sortir de notre assemblée. Nous regrettons par exemple la disparition du pacte de gouvernance territoriale.
Certes, nous sommes quelque peu consolés par des avancées comme celles concernant les délégations de compétences de l’État ou les d’amendements relatifs à l’écologie : la définition écologiste des pôles métropolitains, l’Agenda 21 régional ou le rôle de chef de file de la région en matière de biodiversité et de transition énergétique. Nous apprécions également que les conseils de développement métropolitain ainsi que la renaissance des pays sous une autre forme aient été votés.
Dans l’attente d’avancées encore plus significatives, notamment démocratiques pour la métropole de Lyon, lors du débat à l’Assemblée nationale, les écologistes s’abstiendront.