Intervention de Frank Pacard

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 4 juin 2013 : 1ère réunion
Réunion de la délégation : Audition de M. Frank Pacard directeur général adjoint chargé de l'enseignement de l'école polytechnique

Frank Pacard, directeur général adjoint chargé de l'enseignement de l'École polytechnique :

Je vous laisse le soin d'en parler avec Nicole El Karoui. En tant que mathématicien moi-même, je n'entrerai pas sur ce terrain.

Cela étant, les métiers de la finance et, dans une moindre mesure, ceux du conseil connaissent une désaffection. Pour reprendre l'image des vases communicants, je dirai que, quand la finance va bien, on préfère la finance au conseil, et que, quand la finance va mal, c'est l'inverse.

Par ailleurs, de plus en plus de polytechniciens se déclarent intéressés par l'entreprenariat sous toutes ses formes. L'École a pris en compte cette nouvelle tendance en mettant en place un certain nombre d'enseignements sur le management de l'innovation, ainsi que des enseignements spécifiques pour faire en sorte que les élèves puissent éventuellement monter leur entreprise à leur sortie de l'X. Je rappelle que, du fait de leur statut de militaires et de leur obligation de disponibilité vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les élèves ne sont pas autorisés à monter une start-up.

Nous avons également instauré des enseignements non présentiels, qui permettent de familiariser les polytechniciens à deux notions : premièrement, la prise de risques ; deuxièmement, le fait que tout problème n'a pas forcément de solution. L'élève français qui intègre une école d'ingénieurs n'a été confronté qu'à des problèmes qui ont des solutions et pour lesquels il avait les outils pour les trouver.

Les enseignements spécifiques que nous avons mis en place sont liés à la recherche : ils sont destinés à apprendre aux élèves que, à l'instar de la vie de tous les jours, des problèmes sont mal posés, impossibles à résoudre faute de disposer des outils nécessaires, et que certains objectifs méritent d'être revus. Nous les sensibilisons à la notion de travail en groupe.

Nous proposons ainsi toute une panoplie d'enseignements pour aider les élèves à redécouvrir en quelque sorte les métiers classiques d'ingénieur ou des métiers approchants. Les élèves préfèrent ce genre d'enseignements aux cours traditionnels en amphi. Notre objectif est de répondre à la fois à la demande des élèves et aux besoins des entreprises.

Malheureusement, tout n'est pas rose. Il est des grands secteurs industriels qui n'attirent pas du tout. Des responsables de PSA nous ont expliqué que, dans la période actuelle, attirer des polytechniciens dans l'automobile était quasiment impossible.

Souvent, les carrières proposées dans les filières techniques ne sont pas suffisamment attractives et les futurs ingénieurs s'en détournent.

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