C’est une loi qui vise à décloisonner notre système et qui s’attaque aux divisions historiques qui le traversent, en traitant ensemble, pour la première fois, l’enseignement supérieur et la recherche, porteurs des mêmes enjeux pour notre avenir.
C’est enfin une loi d’ouverture de l’enseignement supérieur et de la recherche sur la société, sur les écosystèmes économiques, sociaux, culturels, institutionnels. Elle n’enferme pas l’enseignement supérieur sur lui-même. Ce qui compte, c’est bien l’avenir des jeunes, la formation tout au long de la vie des salariés, la qualité de toute la recherche. Nous avons besoin, pour eux, de toutes les compétences disponibles, et elles sont là.
Cette loi, en résumé, s’appuie sur les continuités indispensables à la sérénité, organise les rééquilibrages nécessaires et introduit des changements porteurs d’avenir.
Continuité d’abord, dans la priorité que nous accordons à l’université et à sa place au sein de l’enseignement supérieur. Continuité aussi à l’égard de l’autonomie, qu’Edgar Faure avait fait adopter il y a plus de cinquante ans, qu’Alain Savary a amplifiée en 1984 et qui n’a jamais été remise en cause depuis. C’est un acquis précieux, mais il implique une double responsabilité, celle d’un État stratège et celle des établissements eux-mêmes. Pour réussir l’autonomie, il faut l’accompagner.
Rééquilibrage ensuite, car la gouvernance hypercentralisée issue de la LRU rendait indispensable le retour à une collégialité et à une démocratie qui n’empêchent pas la performance. Les personnalités extérieures, désignées par la loi de façon incontestable, deviennent des administrateurs à part entière en participant pour la première fois à l’élection du président.
Rééquilibrage, aussi, avec des regroupements d’universités. C’est ici la volonté de travailler ensemble qui nous importe, pas le modèle, qui sera librement choisi par les sites, en fonction de leur maturité et de leurs spécificités – fusion, fédération, confédération, association – mais avec un dénominateur commun, une stratégie coordonnée de toutes les composantes d’une académie, sans laissé-pour-compte.
Rupture, enfin, d’avec la faiblesse d’un État démissionnaire. La loi combine la dynamique des écosystèmes territoriaux et celle d’un État stratège, un État qui ne se contente pas de réguler et qui affirme la politique universitaire et scientifique de la France et la valorise à l’international.
Rupture encore avec l’opposition stérile trop longtemps opérée entre la recherche fondamentale et l’innovation. La recherche fondamentale de long terme, qui a son rythme, est un fleuron, au cœur de notre stratégie scientifique nationale. Cependant, notre point faible reste la transformation de l’invention de laboratoire en innovation créatrice de savoirs et d’emplois.