Intervention de Philippe Adnot

Réunion du 19 juin 2013 à 14h30
Enseignement supérieur et recherche — Suite de la discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Philippe AdnotPhilippe Adnot :

Madame la ministre, je connais votre parcours et celui des personnes qui vous entourent. Il mérite le respect et la sympathie. C’est donc dans un état d’esprit positif que j’aborde cette discussion, malgré, je dois le dire, un certain sentiment de malaise.

Je ne parlerai pas des cours en anglais, qui existent déjà et qui sont nécessaires. Mais il me paraît essentiel, pour l’obtention d’un diplôme, de rendre obligatoire en même temps la parfaite maîtrise du français, ce qui suppose un enseignement spécifique parallèlement aux cours d’anglais.

Je ne vous accuserai pas de vouloir « détricoter » la réforme précédente, que j’ai soutenue en raison de l’esprit d’autonomie qui l’animait, encore que, sur certains aspects, cela pourrait y ressembler. Mais, dans certains autres domaines, vous avez repris et même accéléré le rythme.

Je pense aux pôles de recherche et d’enseignement supérieur, les PRES, qui deviennent des communautés : on voit bien que vous rêvez, comme Mme Pécresse, d’en faire des mastodontes. Pour ma part, je ne crois pas que la masse fasse la qualité.

Je pense encore aux sociétés d’accélération du transfert de technologies, les SATT, ces usines à gaz interrégionales qui ne porteront pas les fruits attendus, sauf, je l’espère, pour le financement de la maturation. Je compte d’ailleurs sur vous, madame la ministre, pour que l’on poursuive dans la dynamique ainsi créée. Il s’agissait d’une bonne mesure, qui mérite d’être pérennisée.

Je me bornerai donc, madame la ministre, à proposer des amendements visant à préserver ce qu’il y avait de bon et à éviter les dérives sur des sujets essentiels : l’orientation professionnelle, la gouvernance et le rééquilibrage des moyens.

S’agissant d’abord de la volonté d’orienter les titulaires d’un bac professionnel vers les IUT, que l’on peut comprendre, il ne faudrait pas que cela revienne à priver les étudiants titulaires d’un baccalauréat général de leur libre choix, car c’est une filière qui a fait ses preuves. La réforme risque de détruire ce qui a fait la réussite des IUT, sans pour autant rehausser les universités, et ce en raison du refus d’une évidence : il sera bien nécessaire un jour de pratiquer la sélection à l’entrée à l’université.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion