D'abord, la procédure de qualification, placée après la thèse, dévalorise le doctorat puisqu'elle semble distinguer les bonnes des mauvaises thèses. Or ce texte ne cherche rien tant que de valoriser le doctorat. Ensuite, le CNU témoigne d'un enfermement disciplinaire : il comprend 82 sections. Si vous travaillez au carrefour de plusieurs disciplines, vous êtes fichu ! De plus, le CNU doit contribuer à l'évaluation des universitaires, et doit donc travailler en lien avec le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur. Enfin, quatre minutes sont consacrées à chaque candidat : c'est un simulacre de délibération. Il faut que des personnalités extérieures européennes composent le CNU et il faut auditionner les candidats.
Cela étant, les défenseurs de la qualification ont de bons arguments, dont la crainte du recrutement local.
J'ai analysé les résultats du CNU par section. Certaines, en droit ou en sciences économiques par exemple, sont très conservatrices, qui ne qualifient que 20 % des candidats. En informatique, ce taux avoisine les 95 %. Cela ne semble pas juste. Personne ne peut dire qu'il ne faut rien changer. Le Sénat a eu raison de mettre ce sujet sur la table ; exigeons un bon rapport sur tous ces éléments pour y voir plus clair.