Cela paraît en effet paradoxal, à un moment où nous nous efforçons au contraire de favoriser l'équilibre femmes-hommes dans tous les domaines.
Christiane Demontès, vice-présidente de notre délégation, m'a indiqué qu'elle relaierait à son tour cette protestation.
Je vous rappelle que c'est en auditionnant, le 12 novembre 2012, les principaux représentants des organisations du spectacle vivant dans le cadre de nos travaux sur le thème « femmes et travail », que notre délégation a décidé de consacrer ses travaux annuels à faire progresser la place des femmes dans le secteur culturel.
Lors de cette audition, nous « découvrions » pour certains d'entre nous, l'ampleur des inégalités et la spécificité des formes de déni que subissent les femmes dans un secteur que nous aurions pourtant cru « en avance » dans le maniement des représentations et des symboles.
Les auditions que la délégation a menées depuis plus de six mois nous ont permis de rencontrer les principaux acteurs de la culture : institutionnels, administratifs, responsables associatifs et artistes de toutes les disciplines.
Les informations qui nous ont été données ont précisé nos intuitions. Elles ont permis d'obtenir des chiffres et de mettre des noms sur les situations qui ont été décrites.
Nous avons, par ailleurs, pu confronter nos points de vue lors de la table ronde du 25 avril 2013.
Cette table ronde réunissait quatre femmes placées chacune dans leur secteur à un haut niveau de responsabilité : Caroline Sonrier, directrice de l'Opéra de Lille, Laurence Equilbey, cheffe d'orchestre et directrice de l'ensemble Accentus, Hortense Archambault, co-directrice du Festival d'Avignon, et Myriam Marzouki, directrice de sa propre compagnie théâtrale et membre du Collectif H/F Ile-de-France.
Les auditions nous ont aussi fait découvrir des pratiques dont nous ne soupçonnions pas l'existence, en particulier une pratique scandaleuse et apparemment généralisée, que nous avons également rencontrée lors de l'examen du projet de loi sur l'enseignement supérieur : la banalisation des comportements sexistes dans les écoles d'art.
Soulevé devant la délégation, en premier lieu par Reine Prat puis par Muriel Couton, le sujet a été largement abordé avec Giovanna Zapperi, professeure d'histoire et de théorie de l'Art à l'École nationale supérieure d'art de Bourges. Son témoignage a été particulièrement édifiant : des gestes déplacés et répétés, des propos sexistes et violents, des pratiques confinant au harcèlement... sont, apparemment, monnaie courante au sein de ces institutions dont 60 % des étudiants sont... des filles, alors que la grande majorité des directeurs et des professeurs sont... des hommes.
Plus grave, le silence qui règne sur la question pousse les étudiants, souvent exaspérés, à des actions collectives de blocage, comme ce fut le cas à l'École nationale supérieure d'Art de Bourges ou à l'École des Beaux-Arts d'Avignon, où le directeur a été suspendu de ses fonctions face à la lourdeur des accusations.
Au coeur des préoccupations de notre délégation, cette question ne peut être passée sous silence.
Je vous proposerai, par conséquent, quatre recommandations tendant à éradiquer ces pratiques.
La première vise à faire cesser la chape de plomb qui règne dans les écoles supérieures d'art, en lançant une réflexion nationale sur la question du harcèlement sexuel. Cette réflexion associerait l'ensemble des professionnels du secteur (directeurs des écoles, enseignants et représentants des étudiants). Elle serait coordonnée par le corps d'inspection du ministère de la culture et de la communication, dont dépendent les écoles d'art. Je souhaite que cette action débouche sur la rédaction d'une charte déontologique, distribuée à tous les étudiants dès leur inscription.
Les trois autres recommandations sont reprises de celles adoptées dans le cadre de l'examen par notre délégation du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche.
La première consiste à demander le développement, dans les établissements d'enseignement supérieur, d'une politique de prévention et d'information précisant les peines auxquelles s'exposent les agresseurs. Elle permettrait d'indiquer aux victimes potentielles leurs droits et les procédures à suivre pour les faire respecter.
Les deux suivantes, formulées dans le même cadre, concernent les modalités de déroulement de la procédure disciplinaire. Elles tendent à remédier au caractère asymétrique et inégal de cette procédure. Elles recommandent en outre de procéder au « dépaysement » de la procédure dans un autre établissement que celui dont relèvent la victime et l'auteur présumés des agissements.
Les recommandations 5, 6, 7 et 8 que je vous proposerai d'adopter sont formulées en ce sens.
J'en viens maintenant aux trois grandes problématiques que les auditions nous ont permis d'identifier comme des sujets communs à l'ensemble des disciplines culturelles dans le champ de notre étude.
Nous nous sommes tout d'abord attelés à repérer les stéréotypes véhiculés dans les contenus culturels, pour nous attacher à trouver les moyens de les combattre.
Le rapport de la Commission de réflexion sur l'image des femmes dans les médias, dont nous avons entendu la présidente et la rapporteure l'année dernière, rappelait que les stéréotypes fonctionnent, à longueur de temps, comme des messages subliminaux qui confortent les rôles sociaux traditionnels et les pérennisent.
Savez-vous que, d'après un sondage issu du rapport sur l'image des femmes dans les médias, publié en septembre 2008, 90 % des femmes regardent la télévision, 78,4 % lisent la presse, 78,3 % écoutent la radio, 52 % sont connectées à internet ? Par ailleurs, les publics des théâtres et du cinéma sont majoritairement féminins.
On ne peut donc que s'inquiéter de la puissance de ces « verrous intérieurs de nos comportements », qui fonctionnent comme des normes et produisent une reproduction inconsciente de clichés intériorisés.
Or, nous le savons bien, les représentations des femmes dans les médias sont loin de refléter la réalité de la société.
Brigitte Grésy, auteure du rapport précité, nous le rappelait : ayant soumis plusieurs corpus de la presse féminine au crible de critères liés à l'âge, à la couleur des cheveux, à la minceur ou encore au profil racial, la commission de réflexion, dont est issu le rapport, constatait que les femmes représentées sont jeunes (à 85,75 %), minces (à 92,75 %), à peau blanche (à 92,65 %) et blondes (à 50 %), alors qu'on dénombre moins de 10 % de femmes blondes parmi la population française !
L'image de ce « corpus unique » de la femme joue comme une « normativité » pour certaines femmes, en particulier les jeunes femmes, avec toutes les dérives comportementales que nous connaissons.
Les auditions des professionnels du spectacle vivant nous ont appris que les plateaux de théâtre et d'Opéra n'étaient pas épargnés par ces représentations parfois caricaturales et archaïques.
Ainsi, lors de la table ronde du 25 avril 2013, Laurence Equilbey, cheffe d'orchestre, prenait l'exemple d'une oeuvre de Haydn, « La Création ». Le récitatif final comporte des phrases caricaturales s'agissant de la description des rapports entre les hommes et les femmes qu'elle s'est attachée à modifier.
Comme le rappelait Caroline Sonrier, les textes contemporains ne sont parfois pas beaucoup plus éloquents, tombant selon elle dans d'autres types de caricatures.
Une fois ce constat dressé, quelles sont les actions possibles pour lutter contre la reproduction de ces images que nous estimons contraires à l'objectif d'émancipation que nous poursuivons ? Reine Prat élevait une mise en garde dans son rapport de 2009 : il est très délicat de prétendre agir sur les représentations.
Pour la délégation, la lutte contre les stéréotypes doit surtout prendre la forme d'une politique de prévention et de sensibilisation, menée en particulier en direction des jeunes générations.
Ainsi, deux sortes d'actions peuvent être menées parallèlement :
- d'une part des actions de sensibilisation et de prévention : je propose ainsi de généraliser dans tous les conservatoires, les écoles d'art et de journalisme des apprentissages à la critique littéraire qui permettraient aux étudiants d'analyser les grands textes sous l'angle de la théorie du genre ;
- d'autre part, une réflexion permanente sur les contenus culturels.
Dans ce cadre, je vous proposerai trois sortes d'actions.
Premièrement, je souhaite que soit élaborée, dans chaque média, une charte sur l'image des femmes, qui pourrait également être intégrée dans les cahiers des charges des établissements culturels subventionnés.
Deuxièmement, une stratégie d'action sur des objectifs chiffrés de progression pourrait être définie, portant notamment sur :
- le nombre de femmes dans les émissions repérées comme donnant insuffisamment leur place aux femmes : je vous rappelle que le chiffre de 30 % est généralement donné comme le seuil nécessaire pour que la personne qui s'exprime soit perçue en fonction de sa compétence et non en fonction de son sexe ;
- un décompte propre à chaque entreprise des points noirs de l'invisibilité des femmes ou de leur instrumentalisation, notamment dans les émissions de téléréalité.
J'y ajoute des modalités de remontée des avis des consommateurs sur les images perçues dans les médias pourraient être mises en place.
Cette dernière action suppose un véritable changement de mentalités. Il s'agit en effet d'associer pleinement la société civile au repérage et à la lutte contre toutes les représentations stéréotypées.
Chacune de ces propositions fera l'objet d'une recommandation de la délégation, que je soumettrai à votre approbation.
Le second « angle mort » de l'égalité entre les hommes et les femmes qui a retenu notre attention, est ce que nombre de professionnels auditionnés ont appelé « l'invisibilité des créatrices ».
Cela signifie que le récit de l'histoire de l'art, du théâtre, de la musique, du cinéma... se lit et s'écrit au masculin, faisant la part belle à une succession de « grands maîtres », ne laissant aux femmes que la portion congrue, quand il ne les exclut pas purement et simplement.
Les statistiques fournies au cours des auditions par les professionnels de chaque discipline, confortées par les chiffres issus des différents observatoires disponibles, parlent d'elles-mêmes.
En France, seuls 25 % des films diffusés sont l'oeuvre de réalisatrices, seuls 15 % des textes joués sur les scènes de théâtre sont écrits par des femmes, on ne connaît quasiment aucune compositrice de musique avant le XVIIème siècle et elles ne sont que 3 % à figurer aujourd'hui parmi les programmations publiques ; seules 15 % des oeuvres des collections publiques muséographiques sont produites par des femmes.
A titre d'exemple, les artistes femmes représentaient 10 % des achats du Musée national d'art moderne entre 1960 et 1969. Elles comptent pour 23 % des achats aujourd'hui...
On observe même un recul dans certaines disciplines, traditionnellement réservées aux femmes : elles étaient quarante pour cent (40 %) parmi les directeurs de centres chorégraphiques nationaux dans les années 1980, elles ne sont aujourd'hui plus qu'environ 25 %. Or, ces établissements permettent à un/une artiste de disposer d'outils et de moyens suffisants pour développer un travail et une recherche artistique.
Pourtant, les auteures, compositrices, peintres, réalisatrices, chorégraphes... ne sont pas moins nombreuses hier qu'aujourd'hui !
Leur « invisibilité », telle que l'analyse notamment Geneviève Fraisse, relève d'abord d'une bataille idéologique. Selon la philosophe, la « création », acte politique par essence, a un rapport direct avec la jouissance, terrain sur lequel les hommes ont du mal à laisser venir les femmes.
Et, en effet, que ce soit sous le vocable d'excellence artistique, de singularité, de don ou de génie, on en revient toujours à la question des représentations associées à la figure de l'artiste, dont Aline César (auteure, metteuse en scène et membre du collectif H/F d'Ile-de-France) nous rappelait qu'elle était associée, pour Goethe, à un cygne noir symbolisant l'apparition de l'inspiration, figure - comme celle de l'écrivain romantique - toujours exclusivement masculine, alors que la femme continue d'être représentée comme la muse, l'inspiratrice, la danseuse, l'actrice dans les mains du créateur masculin.
L'invisibilité des femmes dans les lieux de création trouve un paroxysme dans les lieux de « célébrations », censées distinguer les meilleurs artistes dans une discipline.
Ainsi, au Festival de Cannes, consécration annuelle de la réalisation cinématographique, sur les 70 films en compétition cette année, seul un a été réalisé par une femme. Et le fait que seules quatre femmes aient été présidentes du jury au cours des vingt dernières années (Isabelle Huppert, Liv Ullmann, Isabelle Adjani et Jeanne Moreau) est emblématique. Encore faut-il remarquer qu'elles étaient toutes les quatre comédiennes...
Enfin, depuis sa création en 1955, la Palme d'Or cannoise, considéré comme l'une des distinctions cinématographiques les plus importantes au monde, n'a été attribuée qu'à une seule femme dans toute l'histoire du festival : à Jane Campion en 1993 pour « La leçon de piano ».
Le Festival d'Avignon, le plus grand festival de théâtre européen, ne brille pas non plus par la place faite aux créatrices femmes. En dix années de co-direction de Vincent Baudriller et Hortense Archambault, l'artiste associé chaque année a toujours été masculin, seule Valérie Dréville faisant exception. Mais c'est au sein d'un collectif qu'elle a eu droit à cet honneur, dont les trois autres membres étaient masculins.
Les célébrations de l'art contemporain font figure du plus mauvais élève. A titre d'exemple, la manifestation biennale « Monumenta », organisée par le ministère de la culture, et qui propose chaque année à un artiste contemporain de renom de créer une oeuvre spécialement conçue pour l'espace monumental de la Nef du Grand Palais, a offert cette vitrine exceptionnelle à Anselm Kieffer en 2007, Richard Serra en 2008, Christian Boltanski en 2010 et Daniel Buren en 2012...
J'estime que cette situation, injuste et discriminatoire, est aussi un appauvrissement de notre patrimoine culturel, puisqu'il prive les publics d'oeuvres qui portent un autre regard sur le monde dans lequel nous évoluons.
Or, sans action positive, rien n'évoluera. C'est pourquoi je vous proposerai d'adopter un certain nombre de recommandations visant à instituer dans toutes les écoles de formation artistique des modules d'enseignement portant sur les oeuvres des auteures, réalisatrices, peintres, chorégraphes oubliées.
Jackie Buet, directrice du Festival international du film de femmes de Créteil et du Val-de-Marne, nous proposait un « Répertoire contre l'oubli » des films des grandes réalisatrices ignorées.
Ce répertoire de réalisatrices pourrait être inscrit parmi les oeuvres étudiées obligatoirement à la FEMIS et être dupliqué pour les auteures dramatiques dans les conservatoires du même nom, les plasticiennes dans les écoles d'art ou encore les grandes journalistes dans les écoles de journalisme. La 4ème recommandation est formulée en ce sens.
Parallèlement, il faut aujourd'hui favoriser la production des femmes, sans l'imposer, mais en appelant à une démarche co-responsable des professionnels du secteur.
Ainsi, tous les acteurs publics culturels pourraient adhérer à une « charte pour l'égalité » par laquelle ils s'engageraient à favoriser les oeuvres féminines en respectant au moins un tiers d'oeuvres (pour le théâtre, les musées), d'articles (pour la presse), d'émissions (pour l'audiovisuel) dans les programmations. C'est l'objet de la 10ème recommandation.
Par ailleurs, il me semble aujourd'hui nécessaire de fixer des objectifs précis aux commissions de sélection du Centre national du cinéma (CNC) afin que les réalisatrices femmes aient les mêmes chances que les réalisateurs de bénéficier du soutien de l'argent public.
La recommandation qui sera formulée en ce sens précisera qu'une attention particulière devra être portée au second film des jeunes réalisatrices afin que la reconnaissance ne soit pas purement symbolique, mais prenne la forme d'un soutien sur la durée.
Les femmes elles-mêmes doivent se mobiliser et affirmer leur volonté de reprendre leur place. Si les hommes usent abondamment de leurs réseaux pour se voir programmés, décorés, mis en avant, pourquoi les femmes n'en feraient-elles pas autant ?
La constitution de « viviers » de femmes est aujourd'hui devenue une absolue nécessité, viviers d'expertes, d'auteures, de metteuses en scène, de scénaristes, d'artistes plasticiennes, de réalisatrices...
Dans un secteur où la compétition est la règle, la solidarité entre les femmes est une clef à leur réhabilitation dans les lieux de création. La 11ème recommandation vous proposera un dispositif en ce sens.
Enfin, nous nous sommes beaucoup interrogés sur l'opportunité de « dédier » un lieu de création aux femmes, qui servirait de « lieu ressource » aux programmateurs de chaque discipline.
Sans en sous-estimer les risques - la « création » féminine ne serait-elle pas ghettoïsée ? -, je crois que ce projet, proposé notamment par Muriel Couton, vaut la peine d'être examiné. C'est en ce sens que la 16ème recommandation proposera de confier au ministère de la culture une mission d'étude sur la question.
J'en arrive donc au troisième sujet qui a retenu l'attention de la délégation et a fait l'objet d'une dernière série de recommandations. C'est un sujet que nous abordons, hélas, quel que soit le secteur concerné : dans les industries culturelles, comme dans les autres secteurs, les femmes sont confrontées au « plafond de verre ».
Mais, dans ce secteur, la monopolisation par les hommes des postes de direction des institutions et des industries culturelles entraîne des conséquences particulièrement handicapantes : producteurs de symboles et d'images dont le pouvoir d'influence est considérable, éditeurs de programmes, sélectionneurs d'oeuvres et de talents, les personnes à la tête des industries culturelles ont une responsabilité particulière vis-à-vis de la société.
La faible présence des femmes en leur sein entraîne donc des conséquences particulières. Là encore, les chiffres parlent d'eux-mêmes. On ne compte que 18,25 % de femmes dans les postes dirigeants de l'administration culturelle française, seulement cinq femmes à la tête des trente-quatre centres dramatiques nationaux (soit à peine 15 %), et une seule femme directrice d'Opéra (Caroline Sonrier, qui a participé à la table ronde du 25 avril 2013).
On constate la même absence des postes stratégiques dans les médias. Elles ne sont que 8 % dans les postes de président-directeur général, président du directoire ou du conseil de surveillance, vice-président, directeur général ou secrétaire général des principaux médias (chaînes, radios, quotidiens nationaux et magasines nationaux).
La répartition des temps de parole des journalistes est un indicateur que je trouve particulièrement intéressant pour mesurer le pouvoir d'influence des femmes. Ainsi, mesuré par la Commission de réflexion sur l'image des femmes dans les médias, il est de 21 % pour les journalistes femmes sur France Inter, 26 % sur RTL. Quant à Skyrock, Fun Radio et NRJ, le temps de parole des présentatrices y est réduit respectivement à 4 %, 16 % et 2 %, alors même que ces trois radios s'adressent en priorité à des publics « jeunes ».
Face à un tel immobilisme des organisations, j'estime que nous n'avons d'autre choix que de prendre des mesures positives. Tout d'abord, il faut trouver le moyen de tendre vers une représentation équilibrée (au moins un tiers du sexe le moins représenté) dans tous les postes « stratégiques » des administrations et des établissements culturels. La 12ème recommandation est formulée en ce sens.
Puis, il est urgent de rendre plus transparentes et plus égalitaires les procédures de sélection pour les postes de direction du réseau labellisé du spectacle vivant.
Pour cela, il faut aujourd'hui systématiser l'obligation d'établir des « short-lists » paritaires. Je vous proposerai également d'adopter la parité comme principe obligatoire de composition pour toutes les commissions, jurys et comités de sélection des oeuvres et des artistes dans toutes les disciplines. Les recommandations n° 13 et 14 sont formulées en ce sens.
Enfin, encourager une représentativité équilibrée des femmes dans leurs organisations ferait partie des engagements de la « charte pour l'égalité » que nous proposons aux organisations culturelles désireuses de s'engager en faveur de l'égalité hommes-femmes.
Chacune de ces propositions fera l'objet d'une recommandation que je vous soumettrai dans un instant.
Voilà, mes chers collègues, les grandes lignes du rapport issu de plusieurs mois d'auditions sur ce sujet qui nous a beaucoup interpellés.
Je terminerai sur une note d'espoir, puisque comme cela nous a beaucoup été rappelé, les organisations culturelles sont à l'heure actuelle à un moment charnière. De nouvelles générations d'artistes et d'administrateurs culturels arrivent dans le secteur ; de nombreuses directions d'établissements de production et de diffusion du spectacle vivant se renouvellent, une réforme des institutions labellisées est d'ailleurs en cours, l'installation de la télévision numérique terrestre (TNT) et les nouveaux modes de communication par les réseaux internet impliquent de nouvelles organisations.
Bref, le renouvellement des générations, des esthétiques et des institutions n'est plus seulement une possibilité, c'est une obligation.
Nous sommes convaincus que faire une nouvelle place aux femmes dans ce secteur est une clef de réussite de ces évolutions.
Puis un débat s'est instauré avec les membres de la délégation.