Intervention de Françoise Laborde

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 27 juin 2013 : 1ère réunion
Femmes dans le secteur de la culture — Examen du rapport d'information

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

Nous n'avons pas pu assister systématiquement à toutes les auditions qui ont été conduites dans le cadre de cette étude, mais je crois qu'elles ont dans l'ensemble donné lieu à des échanges et à des rencontres particulièrement riches.

Comme vous, j'ai été surprise par l'ampleur des inégalités dans ce secteur, y compris dans des disciplines - comme la danse - où je croyais que les femmes tenaient une place importante et où il semble que l'on assiste aujourd'hui à un mouvement de « remasculinisation ». Il faudra que je relise le compte rendu de l'audition de la chorégraphe qui l'avait imputé à une réaction de défense des hommes face aux femmes et au contrecoup de l'épidémie de Sida. Ces propos m'avaient étonnée tout en me donnant à réfléchir.

De la même façon que « trop de lois tue la loi », on peut se demande si trop de féminisme ne risque pas de tuer la défense des femmes. C'est un point auquel il me semble que nous devons être très attentifs dans nos rapports et au sein de notre délégation. L'égalité et la parité sont encore loin d'être atteintes : nous risquons donc, si nous n'y prenons pas garde, de susciter des réactions de rejet qui seront préjudiciables aux femmes.

Pour le reste, je suis en accord avec votre présentation et nous pourrons y revenir de façon détaillée au moment de l'examen des recommandations. C'est un thème qui nous a permis de faire des découvertes : quand nous avons travaillé sur le sport, nous nous attendions à y trouver de fortes inégalités - cela correspondait à l'image que nous nous faisions de ce secteur - mais dans le domaine de la culture, nous avons été surpris de ce que nous avons découvert. La ministre des droits des femmes a déjà fait beaucoup pour faire évoluer les choses dans le monde du sport ; il faut maintenant qu'elle engage aussi une action dans le domaine de la culture avec la ministre de la culture et de la communication.

Mais bien entendu, en ce domaine, il faut agir avec méthode et discernement pour ne pas prêter le flanc à certaines caricatures. C'est la difficulté de l'exercice : il faut bien distinguer la lutte contre les stéréotypes sexués et la caricature qui en est parfois donnée.

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