Intervention de Annie David

Commission des affaires sociales — Réunion du 26 juin 2013 : 2ème réunion
Table ronde sur la prévention du suicide

Photo de Annie DavidAnnie David, présidente :

J'ai souhaité que nous puissions consacrer une partie de notre réunion de ce matin à la problématique de la prévention du suicide.

De plus en plus d'experts, de professionnels de santé et de responsables publics s'accordent aujourd'hui pour considérer le suicide comme un fait social, appelant des réponses en termes de politiques publiques, et non comme la simple résultante de comportements individuels. Avec plus de 10 000 suicides par an, et 20 fois plus de tentatives de suicide, la France s'avère plus exposée que la moyenne des pays européens à ce phénomène qui touche aussi bien les jeunes que les personnes âgées ou isolées, et présente de fortes disparités selon les régions et les catégories socio-professionnelles.

Je remercie de leur présence aujourd'hui, pour débattre avec nous :

- Didier Bernus, rapporteur de l'avis adopté en février 2013 par le Conseil économique, social et environnemental sur la prévention du suicide ;

- le docteur Michel Debout, professeur de médecine légale et de droit de la santé à l'université de Saint-Etienne, ancien membre et rapporteur du Conseil économique et social, ancien président de l'Union nationale de prévention du suicide et actuellement rapporteur de l'association Bien-être et société ;

- et Jean-Claude Delgennes, directeur général du cabinet Technologia, spécialisé dans l'évaluation et la prévention des risques professionnels qui est intervenu à plusieurs reprises à la suite de faits suicidaires dans les entreprises ou administrations.

Au cours de ces derniers mois, vous avez les uns et les autres plaidé pour l'instauration d'un observatoire national de la prévention du suicide et la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, en a annoncé la création prochaine lors de la séance du Conseil économique, social et environnemental du 12 février. Mais cet outil destiné à mieux appréhender les tentatives de suicide et les comportements suicidaires ne peut constituer qu'un volet d'une politique plus large et plus globale de prévention qui ne se réduit pas à la seule santé publique, mais concerne également d'autres domaines comme l'éducation nationale ou le travail.

Je précise que lors d'un récent déplacement au Québec, une délégation de notre commission a constaté que la province, confrontée il y a quelques années à des taux de suicide extrêmement élevés, a su prendre un certain nombre de mesures concrètes qui ont produit des résultats tangibles.

Je souhaite que nous puissions ce matin, avec nos intervenants, mieux saisir les enjeux de la prévention du suicide et évoquer les orientations qui permettraient de la renforcer. Je propose à chacun d'entre eux d'effectuer une brève présentation avant d'ouvrir le débat.

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